
Sept ados sur dix traversent désormais les couloirs en se demandant si leurs efforts valent encore la peine. « Pourquoi réviser l’algèbre si un algorithme me pondra l’exercice en trois secondes ? » Le sentiment monte comme une brume lente, et il traverse même l’Atlantique jusqu’à nos tables familiales. Du coup, attrapons cette chance avec enthousiasme : plutôt que paniquer, transformons le doute en invitation pour redonner du sens à l’apprentissage avec nos enfants. Pas question de supprimer l’école, mais de lui insuffler une nouvelle énergie !
Quand le doute s’installe : comment comprendre sans culpabiliser ?

« Papa, j’ai l’impression que tout ce que mon prof me demande, je peux le Googler ou le faire générer en un claquement de doigts. » Le constat, rapporté par le Education Insights 2025–26, est on ne peut plus franc. Ça vient moins de rejet des savoirs que d’un malaise flou, comme sentir que ses compétences seront dépassées demain.
Ce que nos grands nous murmurent, c’est une soif de sens. Derrière l’écran qui brille se cache une angoisse silencieuse : « Est-ce que j’existerai demain ? » Cette question, nous, parents, la captons à fleur de peau quand, le soir, l’ado se renferme après un « ça va, je gère » trop léger.
Respirons un grand coup. La flamme de la curiosité n’est pas éteinte : elle cherche juste de nouvelles étincelles. Plutôt que d’opposer « école d’hier » et « IA de demain », construisons un pont entre les deux.
Dans cette optique : repenser la maison comme mini-laboratoire d’apprentissage

Imaginons un mercredi pluvieux : on éteint la télé, on dépose sur la table trois objets improbables — un vieux casque audio, un couteau suisse et le pot de pâte à modeler — et on lance le défi : « Comment recréer l’orage grâce à une expédition sonore ? »
Sans en parler, on active trois leviers magiques :
- Curiosité tactile : manipuler, couper, coller ancre la réflexion dans le concret,
- Récit partagé : inventer ensemble le scénario transforme l’IA en copain d’aventure,
- Éthique en action : où tracer la ligne entre « je demande une piste » et « je laisse tout faire » ?
La Science de l’apprentissage le confirme : explorer soi-même bat le cours magistral (WEF, sept. 2023). Nos salons deviennent alors des ateliers où on rit en échouant, et où la famille sent que le savoir se construit main dans la main.
3 astuces cocoon pour cultiver la curiosité en famille
1. Le carnet des « pourquoi pas ? »
Chaque soir, chacun glisse une question loufoque dans une boîte. Samedi, on pioche : « Pourquoi pas cartographier la chanson qu’on fredonne ? » Pas de notes imprimées, juste l’envie de décortiquer la mélodie.
2. Mini-conférences salon
Un quart d’heure par personne : comment l’IA restaure des violoncelles Stradivarius, pourquoi le ciel change à 18 h 07 précises… L’objectif ? Célébrer l’enthousiasme : même le plus discret brille en partageant sa trouvaille.
3. Écrire à son moi de demain
L’enfant rédige une carte postale imaginaire « À moi dans dix ans ». Objectif discret : poser ses rêves actuels pour réaliser plus tard que le voyage compte autant que l’arrivée.
SOS parents : que faire quand la tablette gronde à la maison ?
Le fossé du rapport n’est pas juste générationnel : il se creuse aussi à la maison. Trois repères lumineux :
Paroles libres sans jugement. « Tu sais, je peux tout faire faire », m’a lancé un voisin de 15 ans. J’ai répondu doucement : « Montre-moi ce que tu ressens sur cette réponse. » Silence, puis… une vraie conversation.
Rituels écran-off. Une balade du mercredi, assez longue pour que les idées affleurent naturellement. Souvent, la réponse jaillit au 7ᵉ lampadaire !
Petits pas techno-coopératifs. On règle ensemble un minuteur : 10 min d’IA pour avancer, puis 20 min de « je réfléchis tout seul ». L’outil reste une boussole, pas une éblouissante fusée.
Vers demain : rêver l’école de l’ère IA sans perdre le sens
Si 70 % doutent, c’est parce qu’ils rêvent grand. Marchons avec eux : transformons l’inquiétude en sentier d’aventure, l’obsolescence en appel à créativité. Demain, l’école ressemblera peut-être à un atelier où apprendre questions vaut mieux que dérouler réponses. Chaque famille tiendra une clé : replacer la confiance pas à pas.
L’autre soir, après notre promenade près du parc, ma puce a chuchoté : « Et si l’IA remplissait même mes carnets de dessins ? » Ce souffle fragile m’a rappelé l’essentiel : derrière les écrans, c’est la voix de l’enfant qui guide. Alors, prêts à tracer la carte de l’inconnu main dans la main avec nos lutins ?
Source : 70% of American high schoolers doubt the future value of what they are learning: Will AI make today’s classrooms obsolete?, Times of India, 2025/09/04 01:47:22
