Et si, ce soir, c’était votre enfant qui décidait si le héros franchit l’arche mystérieuse ou rebrousse chemin ? Henry Daubrez vient d’être nommé « cinéaste en résidence » chez Google Labs pour parfaire Flow, leur outil d’IA générative qui transforme une simple idée en film interactif. Un tournant électrisant : pour la première fois, la technique n’est plus entre les mains de studios lointains, mais à la portée des familles prêtes à explorer la créativité numérique.
De Electric Pink à La Porte Enchantée : comment Flow inspire-t-il les familles ?
Souvenez-vous d’Electric Pink, le court-métrage que Daubrez a réalisé dès les premiers prototypes. Aucune caméra géante, juste des prompts soigneusement choisis, un nuage de pixels et la magie du modèle Veo. Résultat : des images qui soufflent, une palette qui pulse, et surtout une preuve que l’IA peut chanter la couleur des émotions humaines.
Google a compris qu’on ne bâtit pas un bon outil sans que ceux qui le manipulent se salissent un peu les doigts. Alors ils ont ouvert les portes de leur atelier : Daubrez côtoie désormais ingénieurs et product designers. Son objectif ? Affûter les molettes réelles : la continuité des plans, le rythme du montage, la fidélité des éclairages. Bref, rendre Flow aussi naturel pour un enfant de sept ans que le bouton « play » d’une tablette.
Snacking bonus : lorsqu’il teste ses scènes, Daubrez improvise des « mini-tours » narratifs devant son propre petit écran familial. À genoux, il demande : « Tu fonces dedans ou tu cherches une autre sortie ? » Choix simples, réactions immédiates. Une recette à piquer pour remplacer le « tu regardes ou tu joues ? » par « tu imagines, tu filmes, tu vis ! »
Flow Sessions : comment les enfants deviennent-ils réalisateurs avec l’IA ?
Flow Sessions n’est pas un club de code fermé aux grands. C’est un terrain de jeu ouvert où le cinéaste accompagne une dizaine de réalisateurs en herbe… mais rien n’interdit, parents, d’ouvrir un coin « backstage » à la maison.
La recette officielle : accès libre au logiciel, ateliers de scénario express, critiques bienveillantes via visio, et diffusion des courts finaux. La recette maison : imprimer une feuille blanche, co-sélectionner trois décors (plage, forêt, station spatiale), laisser votre enfant taper des phrases clés (« Aurore court sur le sable rose avec son chat robot ») et comparer les versions générées.
Résultat garanti : le cerveau fait le tri entre possibles et impossibles, apprend la limite du « trop long, le chat robot s’écrase » et, surtout, prend le récit en main. La relation prompt-pixel-plan nourrit la logique algorithmique sans jamais prononcer le mot « programmation ». Stat rigolote : dès la quatrième tentative, la majorité des enfants réduit la longueur des requêtes de 40 % pour obtenir une scène plus nette – preuve que l’intuition scientifique se forge toute seule !
Petit bonus sonore : entre deux rendus, pourquoi ne pas fredonner un « soundtrack » maison ? Une mélodie en boucle sur cinq notes suffit à transformer la cuisine en salle de mixage improvisée et à associer émotions musicales aux images – une symétrie parfaite pour la mémoire audiovisuelle.
Comment équilibrer écran et créativité avec Flow en famille ?
Dilemme : on veut que l’enfant bricole avec l’IA cinéma, mais pas qu’il glisse dans le compartiment « passif » d’une génération d’écrans. Voici trois signaux pour rester sur la bonne voie, validés par l’expérience de Daubrez côté « tech checks and balances ».
- Règle du deux-roues : pour chaque minute devant Flow, deux minutes à l’extérieur. Feu vert quand le scénario requiert un bruit de feuilles : hop, on court ramasser des érables réels dont on importera la couleur en rendu.
- Caméra à l’envers : souvent, l’IA propose un plan raté. Au lieu de supprimer, sauvegarder et projeter en slow-motion. Rire ensemble facilite la résilience : « Regarde, le chat robot a 12 pattes ! » devient un souvenir privilégié, pas un échec honteux.
- Le débrief de fin : après la session, un petit bilan avec trois questions : Qu’est-ce qui t’a surpris ? Qu’est-ce que tu changerais ? Et demain, tu lances le héros où ? Cela ancre l’habitude de la révision créative, un pilier du design thinking version enfants.
Ça vous semble abstrait ? Laissez-moi vous raconter une petite anecdote qui m’a vraiment touché. La semaine passée, une maman de la cohorte Flow Sessions a partagé que sa fille, frustrée de voir ses nuages roses s’évaporer trop vite à l’écran, a décidé d’en fabriquer en papier pour « filmer la version artisanale ». Résultat : un clip hybride, IA + stop-motion, et l’odeur de colle qui embaume la maison. La technologie et le bricolage, main dans la main : voilà tout l’espoir d’un avenir équilibré.
Quelles compétences Flow développe-t-il chez les enfants ?
Les tabloïds crient déjà que les robots voleront le métier de Spielberg. Daubrez, lui, rigole : « Un bon récit n’a jamais été qu’une séquence de choix courageux. » Sa mission dans l’atelier Google : faire en sorte que Flow reste un amplificateur de courage, pas un remplaçant.
Pour les enfants, cela se traduit par trois aptitudes ludiques :
- Curiosité cinétique : transformer un « dommage, ça n’a pas marché » en « pourquoi ? ». L’outil expose instantanément la faille (le pouce manquant au gant du super-héros), et la boucle de feedback nourrit l’esprit scientifique.
- Empathie narrative : choisir la suite que le personnage veut vraiment, pas simplement celle qui en met plein la vue. Flow oblige à écrire la motivation (« Il a peur, il espère, il doute »). Verbaliser aide l’enfant à lire ses propres émotions.
- Co-création sans langue de bois : comment accueillir la suggestion d’un copain joueur ou d’un parent tout en gardant l’intention première ? L’interface multi-utilisateurs arrive ; c’est l’occasion d’entraîner aujourd’hui le « oui, et… » familier des ateliers d’impro.
Nul besoin de diplôme d’ingénieur : il suffit d’un capital confiance. Et parfois d’un verre de limonade bien frappé après une séance ciné, pour célébrer non pas la perfection, mais l’audace.
Prêts à essayer Flow pour créer des films en famille ?
Alors, carton ou gradin ? Nuageux ou suspense insoutenable ? Henry Daubrez et Flow nous rappellent que chaque famille possède déjà le scénario le plus fou : celui qu’elle improvise chaque jour. Intégrer l’IA dans l’éducation n’est pas une lubie de geek, c’est simplement la suite logique des histoires racontées au coin du feu – version 2025, sans se soucier de la météo dehors.
Essayez donc ce soir : un titre bref (« Le papillon qui chantait faux »), une couleur-clé (« or du coucher de soleil »), une émotion (« impatience joyeuse »). Regardez naître l’image, laissez votre enfant ajouter la suite oralement pendant que Flow génère. Vous verrez, la pièce se remplira de petits « oh ! » comme des bulles de savon.
Et si le projet vous plaît, conservez la séquence dans un dossier « réalisations ». Dans un an, la revoir fera office de capsule temporelle : à peine sept ans, et déjà auteur d’un univers. Pas de note scolaire, juste la preuve éclatante que la confiance, la curiosité et l’amour du récit traversent toutes les technologies sans perdre une miette de leur saveur.
Alors, rendez-vous de l’autre côté de La Porte Enchantée – on se retrouve dans l’espace où les pixels obéissent aux rêves, où les parents agissent comme des guides plus que comme des gardiens, et où chaque film se termine par un « À suivre… » scintillant de promesses.
Source : Flow Sessions Launch: Meet Our First Filmmaker in Residence, C Sharp Corner, 2025/09/04 00:00:00