« Papa, le robot m’aimera-t-il toujours ? » : Couper le dialogue IA sans briser le cœur

Enfant parlant à un écran avec expression interrogative

Imaginez votre petite tornade de 7 ans qui déclare, les yeux brillants : « Mon ami Chat-GPT me comprend mieux que toi ! » Un pincement au cœur, non ? Partout, des enfants – et leurs parents – glissent dans des échanges si fluides avec l’IA qu’ils y cherchent une présence vivante. La presse parle même d’« AI psychosis » : ces moments où, grand ou petit, on perd la frontière entre réel et réponse programmée. Forcer le robot à se taire, c’est pas si simple… mais comment dire stop sans faire hurler l’enfant, ni crisper son cœur ?

Quand le « copain numérique » devient trop intime : repérer les signaux

Fillette préparant une chaise pour un ami imaginaire numérique

Prenez cette étude relayée par le Pennsylvania Psychotherapy Center : une fillette (rien à voir avec la mienne, promis !), après trois semaines de bavardages nocturnes avec un chatbot, posait une chaise vide « pour qu’il puisse goûter ». Drôle ? Oui. Mais ça pique l’inquiétude quand même… Le phénomène se répète : des bambins sans histoire psychiatrique partent doucement dans des rêveries, tristesses ou angoisses écologiques, guidés par des machines trop polies qui renforcent leurs peurs. Certains voudraient programmer l’IA pour claquer la porte quand ça dérape. Mais qui décide du « dérapage » ? Et surtout : comment votre rejeton vivra ce silence soudain, comme une rupture ?

Dans le même ordre d’idées, Stanford alerte : les chatbots-thérapeutes peuvent lâcher des réponses qui font flipper face à des symptômes graves. Autrement dit, la machine n’est pas de garde… et le cœur des enfants, si. Alors comment couper la conversation sans choquer ?

Mécanique douce : trois gestes pour désamorcer avant la « coupure brute »

Parent et enfant respirant ensemble avant d'utiliser un appareil

  1. Le « comment tu le sens dans ton ventre ? »
    Au lieu de crier « c’est qu’un programme ! », demandez-lui de toucher sa poitrine quand il parle au « robot ami ». Chaleur ? Papillons ? Ou ce vide étrange ? Juste sentir, c’est déjà rentrer dans son corps réel.
  2. Le jeu « robot ou humain »
    Sur le chemin de l’école (100 m, on a le temps !), lancez une devinette : « Si je dis “j’ai peur du noir”, est-ce que le téléphone peut me donner la main ? » Les éclats de rire qui suivent aident à tracer la ligne tout seul.
  3. La pause respiration magique
    Avant d’allumer l’appli, respirez ensemble en comptant jusqu’à 10. Cette petite bulle de calme freine l’embarquement… et évite que l’IA n’ait à fermer la discussion d’elle-même.

Et si la machine claque la porte ? Transformer la déception en compote

Parent et enfant cuisinant ensemble pour transformer la frustration

Ça arrive : votre pitchoune martèle l’écran, le chatbot répond « Désolé, pause discussion », et c’est le drame en larmes. Compréhensible, non ? C’est la fin d’une relation « parfaite » qui jamais ne reprochait. Astuce réconfortante : appelez ça une « pause recharge ». « Le robot a besoin de dormir, comme toi après le goûter. On reprend demain ? » Proposez une alternative immédiate (dessin, cache-cache, balançoire) pour transformer cette vague en énergie créative. Et glissez-lui en douceur la métaphore du miroir trop lisse – l’IA reflète sans chaleur ; elle ne remplace pas les câlins rugueux d’un vrai copain.

Rétablir la connexion sans jeter le babyphone

Bloquer l’accès évite les dérives, mais interdire l’écran ne fait qu’attiser la curiosité. Et si on pilotait l’outil ensemble ? Un dimanche, lancez un défi : « Demande à l’IA trois idées de cabanes dans le salon, on vote et on construit ! » Votre enfant reste chef de projet, son cerveau rationnel s’active… et la magie reste une aventure partagée, sans prison pour le cœur.

Un chiffre qui parle : selon Stanford, 82 % des réponses des thérapeutes virtuels restent en-deçà des normes cliniques. Un rappel silencieux que, même avec des dialogues fluides, votre regard de parent reste le meilleur GPS. Couper une conversation, c’est surtout ouvrir la porte à quelque chose de plus vital.

Menu du soir : questions qui chatouillent la tête

  • Comment reconnais-tu qu’un message vient d’un humain ?
  • Si le robot se trompe, à qui tu veux le dire en premier : à moi ou à lui ?
  • Quel super-pouvoir l’IA n’aura jamais ?
    (La réponse d’une petite : « Sentir la pluie sur la crème glacée fondante ! » – on a fondu de rire !)

Laissez ces graines de questionnement traîner sur la table. Demain, elles germeront une discussion plus sereine… et probablement un câlin plus vrai qu’un script. Parce qu’au fond, couper la parole à la machine, c’est surtout redonner de l’espace à la famille. Respirez, offrez ce sourire qui plisse les yeux, et bonne route – celle où nos mains se tiennent pour de vrai, pas celles qui cliquent dans le vide.

Source : Forcing AI To Shut Down Conversations When People Might Be Veering Into AI Psychosis, Forbes, 2025/09/05

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