
Hier matin, sous un ciel dégagé encore doux en cette rentrée de septembre, je repensais à cette image touchante : des parents réunis dans un parc, berçant leurs bébés tout en fredonnant des chansons. Ça m’a rappelé une évidence : même quand le monde change vite, certaines choses restent précieuses. Comme ce besoin d’accompagner nos enfants, non seulement dans les rires et les jeux, mais aussi dans un monde où l’intelligence artificielle redessine déjà les emplois. Mais au-delà de ces moments doux, une question plus large se pose… Quand je lis que des licenciements visent même les cœurs du secteur technologique aujourd’hui, je me demande : comment leur apprendre à naviguer dans ce monde mouvant sans perdre leur joie d’apprendre ?
Comment l’IA change-t-elle les règles du jeu – même dans les métiers proches ?
C’est un peu comme si le plan de jeu évoluait tandis que vous jouez : vous expliquez à votre enfant comment fonctionne son jeu préféré, et d’un coup, les règles changent parce que quelqu’un a ajouté un nouveau niveau. C’est un peu ce qui arrive aujourd’hui à San Francisco, capitale mondiale de l’innovation technologique. Salesforce, une entreprise phare du secteur, est en train de réorganiser ses équipes. Derrière ce changement ? Un géant invisible nommé automatisation et, surtout, ce que l’on appelle l’intelligence artificielle.
Certains métiers longtemps protégés, comme les développeurs ou les ingénieurs en charge des tests logiciels, sont désormais en partie assistés – voire parfois supplantés – par des outils capables de faire du code en quelques secondes. Certains outils comme GitHub Copilot ou Jasper AI ne demandent plus simplement des compétences techniques, mais une capacité à collaborer avec ce co-pilote numérique qui devient de plus en plus performant.
Et ce n’est pas qu’un problème pour les adultes. Ces mutations, même lointaines, touchent notre manière de penser l’avenir de nos enfants. Nos petites têtes blondes qui rêvent de construire des robots un jour doivent aujourd’hui apprendre à les comprendre autrement : pas comme des concurrents, mais comme des outils puissants à adapter à notre humanité. L’avenir du travail avec l’IA demande une adaptation douce et réfléchie.
Les emplois changent, mais l’humain reste l’élément clé
Quand on lit les études, une chose revient souvent : l’IA ne remplace pas totalement l’homme, elle amplifie ses forces. En 2024, le Fonds monétaire international a souligné qu’environ 40 % des emplois dans le monde seront affectés – pour moitié supprimés, pour moitié complétés par l’IA. Aux États-Unis, Goldman Sachs va encore plus loin : si l’IA venait à être adoptée largement, environ 6 à 7 % du marché du travail pourrait disparaître… temporairement. Car selon eux, de nouveaux emplois émergeraient rapidement, tout comme cela s’est produit après chaque grande vague technologique.
Le risque, c’est de ne pas permettre à nos enfants de voir ces changements comme une opportunité, mais comme une menace. Derrière chaque outil automatisé se cache encore un besoin humain : réfléchir, ressentir, créer du lien, chercher du sens. Et ces qualités-là, on peut les cultiver dès aujourd’hui. On n’a pas besoin d’une formation technique pour apprendre à son enfant à écouter, à poser des questions intelligentes ou à exprimer une émotion. C’est ça, l’avantage de l’humain – pas la répétition, mais la créativité, l’empathie, la résilience. Préparer nos enfants à l’IA, c’est renforcer ces compétences humaines essentielles.
Comment préparer nos enfants à un avenir où l’IA travaille avec eux ?
Il ne s’agit pas d’en faire des experts en algorithmes dès le CE1, mais plutôt d’éveiller leur curiosité pour comprendre comment les machines pensent – et surtout, comment elles peuvent leur permettre d’aller plus loin. Jouer avec des outils simples (pas de panique si ce n’est pas magique), poser des questions ensemble, explorer comment une réponse est générée – tout cela peut devenir un jeu d’enfant.
Je me souviens avoir passé un après-midi à expliquer à ma fille comment un chatbot utilisait ses mots pour répondre. Nous avons essayé différentes formulations, un peu comme un détective de langage. Et devinez quoi ? Cette petite expérience, si simple, a marqué sa curiosité d’une façon incroyable ! Elle avait découvert que l’intelligence pouvait être « utilisée » sans nécessairement la posséder. C’est précisément cette capacité à repousser les limites de ce que fait l’IA qui sera essentielle pour la génération actuelle.
Donc, pourquoi ne pas encourager nos enfants à se questionner davantage que de chercher toujours « la bonne réponse » fournie par une machine ? Aller à leur rythme, explorer des chemins alternatifs ensemble, ça n’a pas de prix. Leur montrer que derrière l’écran, il y a aussi des choix humains, peut-être même des dilemmes éthiques. Ce genre d’accompagnement silencieux construit des citoyens conscients. L’accompagnement des enfants face à l’IA repose sur cette curiosité partagée.
Travailler moins pour vivre plus : rêve ou réalité ?
Une étude du Global Institute suggère que l’IA pourrait libérer jusqu’à 23 % du temps moyen passé au travail dans le secteur privé. Autrement dit, il serait possible de produire autant… avec moins de personnel humain. Intéressant, mais inquiétant aussi. Si l’on anticipe trop la suppression d’emplois, peut-être oublie-t-on le second volet : réorganiser ce que nous voulons accomplir au quotidien.
Ce n’est pas parce que l’IA nous donne du temps libre qu’il faut tout automatiser. Vouloir toujours aller plus vite, gagner plus, simplifier à outrance n’est pas forcément synonyme de bien-être familial. Ce moment où votre enfant vous raconte sa journée, en bafouillant des mots maladroits, mérite de ne jamais être abrégé par une machine. Car c’est à travers ces échanges fragiles que grandissent non seulement la confiance, mais aussi cette capacité à poser du sens là où l’IA ne peut pas.
Et si on inversait les priorités ? Plutôt que de craindre ce qui disparaît, concentrons-nous sur ce que nos enfants pourraient devenir si on leur donnait davantage de champ libre pour penser par eux-mêmes, pour s’émerveiller, pour rêver… sans précipitation. L’équilibre entre technologie et vie familiale est au cœur de cette réflexion sur l’avenir.
Questions simples, réflexions profondes pour l’accompagnement parental
Alors qu’on navigue dans cette transformation rapide, trois petites questions me trottent dans l’esprit chaque soir :
- Qu’est-ce que j’apprends aujourd’hui à mon enfant qui l’aidera demain à créer plutôt qu’à seulement consommer ?
- Comment rendre l’exploration du numérique ludique et responsable à la fois ?
- Et surtout, comment faire en sorte qu’elle sache quand poser la tablette et courir dans l’herbe sans honte ?
Ces questions ne demandent pas de diplôme. Elles demandent juste un peu de présence attentive et de cœur. Peut-être est-ce le vrai challenge de la décennie à venir : que nos enfants apprennent non seulement à vivre avec l’IA, mais aussi à préserver leur identité face aux machines. Comment accompagner nos enfants dans ce monde en mutation ? En cultivant cette présence attentive.
Source : Automation comes for tech jobs in the world capital of AI, Free Republic, 2025/09/06 22:03:57