
Nous l’avons tous observé, n’est-ce pas? Cette petite scène muette du quotidien: elle, stoïque face à la tempête de demandes, tout en remettant discrètement le robot doudou à sa place de simple jouet. Son geste délicat comme une philosophie incarnée – entre l’enthousiasme pour les nouvelles technologies et l’intuition farouche de protéger quelque chose d’irréductible. Ce qui se joue là, ce n’est pas vraiment une guerre contre l’informatique, mais plutôt une lente valse, celle où nous guidons leurs pas dans un monde où les chatbots réclament aussi leur attention.
L’éthique silencieuse des parents face à l’inconnu
L’IA glisse dans nos foyers par la porte de la chambre d’enfant – des jouets qui parlent, des applications qui éduquent, des compagnons virtuels. Nous les avons installés, parfois avec enthousiasme, souvent avec une méfiance discrète.
Comment garder vivant, chez eux, ce qui est essentiellement humain? Cette question, toujours présente, guide chacun de nos pas. L’autre soir, notre fille de sept ans parlait à son doudou connecté de ses peurs nocturnes, puis cherchait du regard l’endroit qui faisait vraiment la voix. Je me dis souvent cela face à elle: «Et toi, qu’est-ce que tu en penses? Est-ce que cette voix te réconforte vraiment?» Un geste pur, une quête de vérité qui nous rappelle combien l’humain va toujours chercher ce qui dépasse la programmation.
La frontière invisible: entre aide et intrusion
Cette frontière, si invisible, se dessine pourtant à chaque interaction de notre enfant avec le monde numérique. Ces jouets et ces applications promettent monts et merveilles. Pourtant, ils ne voient pas tout: ce regard tourné vers nous, cherchant une validation, un écho à leurs mots.
La singularité de nos enfants ne se code pas. Contrairement à la machine qui attend sa prochaine commande, nous adaptons notre réponse à chaque nuance dans leur expression. Plus profond que les risques d’écran, c’est la sauvegarde de leur unicité qui importe. Ne sommes-nous pas, finalement, les gardiens de cette humanité que les algorithmes ne peuvent comprendre?
L’urgence: partager le questionnement
Notre mission n’est ni d’interdire ni de tout accepter, mais de dialoguer. Chaque soir, une question ouverte: Qu’as-tu aimé dans cette discussion avec ton ami virtuel? Et a-t-il toujours compris ce que tu ressentais?
C’est là tout l’enjeu: une éducation à l’analyse et, surtout, une éducation à l’écoute. Ces petits riens posent les fondations d’un esprit critique bienveillant.
Écouter: le dernier refuge des humains?
Je vois tes inquiétudes, tes questions, ta joie de vivre. Continue, et je suis là pour écouter tout ce que l’IA ne pourra jamais entendre.
Ce simple espace du quotidien, loin de la programmation, est notre ultime trésor. Là où nous posons nos mains à côté de la technologie et écoutons, ensemble, ce qui est dit… et ce qui est murmuré. Voilà ce qui nous unit au-delà des écrans – cette capacité à entendre non seulement les mots, mais le cœur qui bat derrière.
Source: AI-First Connected GRC Takes Center Stage at MetricStream’s 13th Annual GRC Summit, Financial Post, 2025/09/23 13:08:01
Cette réflexion sur l’écoute nous rappelle que notre rôle de parents va bien au-delà de la gestion des écrans – c’est cultiver cette humanité partagée qui résiste à toute programmation.
