
Vous vous rappelez, ce soir, lorsque nous étions tous à table, ce dimanche, et que le ballet des notifications a commencé, une musique de fond qui s’est imposée ? Elle a posé sa main gauche sur le téléphone, l’a éteint d’un geste.
Le poids des écrans, un partage discret
Je l’ai vue, cette attention, cette gestion des écrans qui se joue, silencieusement, comme quand elle prépare notre menu hebdomadaire. Je me souviens à quel point c’était difficile au début, pour nous tous!
Nous avons tous les groupes WhatsApp, les calendriers partagés, les notifications des écoles et des activités parascolaires, n’est-ce pas ?
Elle, cette personne qui choisit, chaque matin, en souriant, de désactiver quelques notifications pour laisser une place à la spontanéité.
Le geste de poser les téléphones face contre la table, dans la cuisine, toute la soirée, comme une invitation à regarder. À regarder en face, en vrai, nous, les vrais, les humains.
Ce petit geste est devenu notre rituel. Et c’est devenu, sans le faire exprès, bien plus que cette simple action.
Quand le silence est un choix
Il y a ce dimanche matin, où le café a été pris sans les appareils. Au début, les enfants, leurs yeux, ces petits moments de vide, c’était un défi.
Nous avons besoin de cela, mais ce n’est pas facile pour eux, pour nous, dans cette époque numérique.
Puis, un jour, elle a posé les mains sur la table et a commencé à raconter une histoire.
Une petite main, hésitante, sur la sienne, puis l’a serrée, comme pour remercier la présence.
C’est ainsi que nous avons créé des moments de déconnexion, où nous avons pu, ensemble, nous retrouver.
Nos petits gestes, leurs graines
Nous avons parlé avec notre enfant de la nécessité, parfois, de savoir choisir.
« Nous choisissons ce moment, ce film, nous choisissons… », disait-elle en montrant un doigt sur l’écran, signe du pouvoir de décider de ce qui compte.
Nous avons vu, peu à peu, notre fille poser, éteindre, choisir en silence, un écho de notre geste répété sans fanfare.
Ces petits actes répétés, par la grâce de la routine et de la bienveillance, ont semé leurs graines, jour après jour. Et chaque jour, quand je vois ces petites mains éteindre les écrans sans qu’on le leur demande, je sais que ces graines porteront fruit.
