Je me souviens de ce soir où tu as posé, sans le dire, un doigt tranquille sur l’écran, interrompant une vidéo trop bruyante. La lumière chaude du salon illuminait ton visage concentré, et dans tes yeux, j’ai lu cette même question que j’avais souvent dans le mien. «Dis-moi, on a vraiment aimé ça?» as-tu murmuré. Un simple geste, mais qui contenait toute notre philosophie. Et dans cette lumière, j’ai vu notre pouvoir : on n’est pas juste des spectateurs, mais des guides discrets qui façonnent le monde numérique de nos enfants.
Le Silence des Influenceurs
On parle souvent des algorithmes comme des forces incontrôlables. Mais toi, chaque jour, tu poses ces petits gestes qui résistent : changer d’une vidéo d’unboxing vers un documentaire animalier quand tu sens que l’attention de l’enfant se disperse. Ou lui proposer, juste après le goûter, une recherche sur le chant des oiseaux après une pluie. Dans cette action, je retrouve la même chose que quand tu choisis, obstinément, un livre de la bibliothèque, leur donnant cette possibilité d’une autre histoire, une histoire qui pourrait être la leur.
Ce n’est pas de la curation, mais un acte parental. Un vote de la main qui nous transforme, des parents, en gardiens humains, et non pas des algorithmes phagocytés. C’est comme ça, entre nous, qu’on invente, l’air de rien, cette éducation aux médias, qui est une éducation, en fait, mieux, à la vie, en douceur.
La Danse des Invisibles
Il y a ces jours, comme celui de la grisaille, où n’a brillé, dans la maison, que la recherche sur la tablette. Tu as cherché «comment dessiner un arc-en-ciel». Et là, dans le silence, la lumière, celle de la création, dans l’enfant, en toi, et même en moi, je voyais cette même lumière.
Tu as, ce jour-là, comme les autres jours, introduit, dans l’algorithme, non pas de la couleur, mais une autre direction. L’algo peut suggérer, mais pas décider, si on a choisi, ensemble, nous, de laisser la place au doute. «Pourquoi ces suggestions? Tu as une idée? demandes-tu parfois, et je vois là, dans cette interrogation, l’acte de construire ensemble, non seulement un contrôle, mais surtout une compréhension, une compréhension qui nous permet de laisser, à notre enfant, un peu plus de liberté, mais avec une boussole.
La Charte de notre famille numérique
Nous n’avons pas de règles, mais des rituels. Comme le moment du dîner, où on a instauré, sans le dire, mais en le faisant, «pas d’écran, mais des questions. De quoi? De tout ce qui a été absorbé». Une digestion de ce qui a été vu, qui a nourri, ou pas, et qui a construit, ou pas.
Ce moment de discussion, c’est notre version de la philosophie éducative face aux écrans, qui est une philosophie, en fait, de la vie. Et c’est là, quand tu as confié, entre deux vérifications, «Je te promets, je vais revoir, je veux vraiment comprendre, j’ai vu que nous, les parents, on ne contrôle pas seulement le temps, mais on assiste, à l’intérieur, et à la création de l’enfant, et à la compréhension que nous, nous avons aussi le droit à l’évolution, à l’erreur et à la reformulation, comme les parents que nous sommes.
Notre place dans le code
Je me suis longtemps demandé si nous, parents, nous avions, un rôle dans cette machine, ou si on était simplement des spectateurs, des consommateurs. Et puis, un jour, je t’ai vue, en train de laisser, à quatre heures, une tablette au milieu de la table, avec un cahier, des crayons de couleurs, et un défi, «dessiner cette histoire de la vidéo, mais avec ta propre version».
Là, c’est devenu clair : la plateforme n’est qu’un outil quand on la prend comme un support, et non comme un besoin.
Et c’est ce que nous, parents, nous faisons, chaque jour, sans le dire, mais avec le cœur, en faisant, de notre choix de parent, un acte majeur de notre foi, une foi qui nous dit que nous sommes les sculpteurs, les architectes, et les principaux, de nos enfants, et de leur univers numérique, qui est, en fait, leur réalité. Et notre réalité, à nous, aussi.
Comme ces repas où les saveurs coréennes se marient si bien avec nos habitudes canadiennes, nos choix numériques peuvent aussi créer cet équilibre harmonieux.
Source: The Humble Origins Of TikTok’s Almighty Algorithm, Forbes.com, 2025/09/27