
J’ai VU ton hésitation ce matin devant la cafetière ! Cette main suspendue, ce regard perdu… ça me transperce le cœur, chaque fois.
On parle encore de burn-out parental, et je sais que tu as lu l’article dans le métro.
Ces mots – ‘équilibre vie pro-famille’ – ils ne racontent pas comment nous tissons chaque jour, ensemble, ces fils invisibles qui maintiennent l’équilibre.
La charge qui se cache dans le quotidien
Ce n’est jamais les grandes urgences. C’est ces 1000 décisions invisibles qui passent inaperçues : vérifier si le carnet de santé est à jour pendant que ta main réfléchit à la réponse pour ton collègue.
Ce calcul mental des heures de trajet, analysé pendant que la petite récite la poésie.
Je me souviens de ce soir, quand tu as préparé le dîner en écoutant l’exposé sur la photosynthèse tout en répondant à l’email de la direction. Ta voix était douce comme la première fois – mais j’ai senti la tension. Je souris encore en me le rappelant, même si j’avais l’impression de parler à un mur ce soir-là.
Cet effort invisible, c’est notre quotidien, n’est-ce pas ?
La danse du funambule
Tu navigues entre les mondes comme un funambule changeant de rythme
Du langage professionnel aux chansons enfantines.
De la concentration sur les chiffres à la main qui caresse un front fiévreux.
Je l’ai vu dans tes yeux quand tu rentres ce soir. Encore habité par la dernière réunion, mais tu as trouvé ce ton juste pour la question sur la sortie au musée.
Chaque jour, TOI tu transformes ces silences épuisés en sourires complices ! On dirait de la magie, non ?
La fatigue des petits renoncements
Ce n’est jamais dans les grands mots, mais dans les silences
Ta résonance quand tu proposes la sortie au cinéma, même si la fatigue est là.
Ces 15 minutes de sommeil sacrifiées pour préparer les pancakes… ou ce bibimbap improvisé avec les restes du frigo quand la fatigue nous gagne.
Cette phrase posée, douce, que tu as choisie au lieu de l’argument qui aurait alourdi l’atmosphère.
Je vois ces petits renoncements. Le poids de faire taire sa propre fatigue pour que l’autre repose.
Qu’est-ce que ça donnerait, si on lâchait un peu ce poids qui n’est pas à nous ?
Ce pont qui se construit entre nos deux rives
On ne porte pas le monde seul.
On devient des rives, des ponts, des bras tendus, parfois.
Comme ce matin où tu as posé le panier de linge sans dire un mot. Je l’ai pris, sans l’offrir. Simple comme ça.
Tu es en retard. Toujours, d’habitude. Mais c’est pas perdu. Ce sont ces minutes où tu t’assures, une dernière fois, que la trousse est bien rangée.
Je vois comment on porte le monde ensemble, désormais.
Quand le poids est trop grand, je suis la corde sur laquelle tu peux t’appuyer. La main tendue qui attend sans demander.
Peut-être que c’est ça, l’équilibre, non ?
