Il est tard, ce soir. La maison s’apaise enfin – les enfants ont retrouvé leur rythme de sommeil après une journée de cours. On éteint la lumière, et je me surprends à penser au métier de parent, ce métier sans nom de ceux qui portent toute la fatigue de l’équilibre entre les journées et veiller. Et je me dis comment, dans notre quotidien français, ces moments de tension nous font grandir – vous, comme moi, comme tous les parents qu’on rencontre.
L’équilibre, cet équilibre qu’on cherche sans vraiment le trouver
On se souvient du temps de notre vie à deux, avant que les enfants n’arrivent. On parlait déjà de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Aujourd’hui, je la vois cette tension, cette charge mentale – et je vous regarde, vous, qui composez le goûter pendant que les devoirs traînent sur la table. Combien de fois avons-nous vécu cette liste de courses qui s’accumule, ces rendez-vous qui s’oublient. Et puis, il y a ces moments où on a cette impression qu’on va perdre pied – mais c’est surtout là, dans ces moments-là, qu’on découvre la force de la résilience. Et avouons-le, certains jours, on se demande si on arrive à tenir le coup, n’est-ce pas?
Le petit chaos de la vie quotidienne – notre petit talent pour improviser
Ce dilemme de l’équilibre, on le vit chaque jour dans le petit chaos organisé de notre quotidien. La voiture, l’école, le travail – les enfants qui courent entre les deux. Qui n’a jamais connu cette danse, ce rythme qui nous dépasse, cette course.
La vraie force, c’est pas les grandes histoires, mais plutôt les petites victoires – comme quand on répond à la fois à un SMS de la maîtresse de l’école et à un autre du collègue de bureau, et ça marche.
On sait que la vraie performance, c’est de traverser, jour après jour, ces petits moments de la vie quotidienne, avec les enfants, et d’en garder, malgré tout, une petite lumière.
Le rituel, cet équilibre qui nous lie
On se souvient des premiers jours, quand on ne savait pas qui partirait les enfants à l’école, qui se lèverait la nuit.
Et maintenant – regardez cette danse quotidienne, cette routine.
Pendant que vous, vous préparez le petit déjeuner, le rituel du goûter avec une tartine et un verre de lait, je m’occupe de la douche.
Et ces moments de pause, quand on s’assoit, le dimanche matin, avec un café au lait – on entend le quartier de notre maison ou appartement qui s’éveille autour de nous. Ces dimanches en famille avec le fameux déjeuner dominical qui nous rassemble.
Et dans cette petite routine, on a trouvé un équilibre – notre manière de nous ajuster, jour après jour.
La force tranquille dans les petits gestes
Il y a des jours où la pression est plus lourde, où les enfants sont à fleur de peau.
On se souvient, ce soir, lorsque vous avez préparé, en silence, une soupe à l’oignon – l’odeur familière de l’oignon doré dans la poêle qui apaise tout le monde.
Les enfants, qui criaient dans la maison, la maison qui semblait sur le bord du chaos.
Et vous, patient, vous continuiez, sous la lumière de la cuisine, et d’un coup, le calme est revenu.
C’était ça, votre force – votre petite manière de faire revenir, avec une simple soupe, la chaleur dans la maison.
Ce que nous bâtissons, à la fois
On est en train de voir, à mesure que la famille grandit, que la force, c’est pas dans les grandes paroles, mais dans les petits gestes.
On est tous les parents qui, à un moment, ont d’expliquer, comprendre, et accepter de ne pas avoir tout compris.
On a tous connu cette pression, quand on a la sensation que notre enfant ne va pas bien, et qu’on cherche à la fois, les mots, la manière de dire, sans briser la confiance.
Et puis, dans ces moments de tension, on découvre que la seule chose qui compte vraiment, ce sont ces moments où notre fatigue devient la force qui maintient notre famille unie.