On a tous eu un soir où… L’écran de notre enfant luit dans la nuit tandis que vous tricotez, immobile, ce fil à peine visible.
Alors un soir, vous observez ses doigts qui glissent sur le verre, ces gestes qui deviendront, plus tard, aussi naturels que respirer.
Comment trouver cet équilibre entre sécurité et liberté numérique ? Comment protéger sans enfermer ? Éduquer sans effrayer ? Comme dans notre foyer où traditions coréennes et canadiennes se rencontrent, nous cherchons cet équilibre digital… On partage avec vous ce cheminement à tâtons…
Les enfants explorent le monde numérique
Quand ils dévorent des vidéos éducatives, le saviez-vous ? On a fait le calcul: entre les recommandations, les publicités contournées, les contenus annexes, le temps de distraction réel est trois fois plus long que la vidéo. Mais c’est la manière de consommer, surtout, qui nous interroge… ils ne font pas que regarder. Ils absorbent une manière de se déplacer dans le numérique, comme s’ils apprenaient à marcher, sans savoir où se trouvent les précipices.
On a remarqué qu’elle, votre enfant, quand il laisse flotter ce doigt au-dessus de l’écran… comme suspendu, entre l’acceptation et le doute. Est-ce qu’il sait ce contenu, provient d’une vraie personne ? Ou d’un algorithme conçu, justement, pour retenir son attention ? Je me souviens d’une soirée où j’ai eu cette sueur froide quand, un soir, il a dit une phrase de l’humour de la machine… mais pas de notre humour.
La peur, ce parent tapi dans l’ombre
On a tous eu cette conversation avec une maman, après une sortie scolaire. La peur. Les réseaux sociaux. Ces rencontres possibles. Mais ce qui nous inquiète vraiment ? Peut-être, surtout, ce qu’on ne voit pas encore. Les préférences qui se forment, comme des courbes douces, dans le petit crâne de notre enfant. Cette étrange formulation qu’il ramène, ce matin-là, et qui vient de la machine, pas de l’école ou de nous, ses parents.
Cette peur se manifeste de différentes façons… On ne vous parle pas de sécurité comme on liste les mauvaises fréquentations… mais plutôt de cette manière dont on devient, comme parents, les gardiens d’une éducation numérique. Cette éducation, personne n’en a reçu le manuel. On apprend, à deux, on rencontre des parents comme nous, qui cherchent aussi à comprendre comment protéger sans effrayer.
Et on vous a dit : c’est quoi, cette fonction qu’il a utilisé dans l’appli pour dessiner ? C’est fait pour l’aider, dans l’idée, à créer des histoires. Un algorithme qui lui propose des images… mais il voulait, lui, utiliser son propre dessin, à la main. Et puis nous avons tous deux vu… l’inquiétude de la protection, et aussi, la joie, quand il a mélangé les deux, créant quelque chose de nouveau, sorti de son imagination.
Les règles, mais pas à la manière de la Silicon Valley
On a testé, pour vous, les outils. Les contrôles parentaux qui bloquent tout. Mais ça, c’est comme un barrage à la hache. L’éducation, ce n’est pas une prison. C’est, plutôt, comme le jardinier qui guide la plante. On a mis en place, avec lui, des règles. Pour le moment, c’est : ‘un temps d’écran’ mais aussi, surtout, on écoute la manière dont l’écran, lui, nous parle à travers notre enfant.
Il y a ces moments. On a tous vu, quand, un soir, après une journée, l’équilibre, quelque part, se déplace… L’écran, c’est, pour lui, devenu, un refuge. Alors, on a fait comme nous, quand on a le stress, on a besoin de parler… on a remplacé, sur le temps d’écran, le jeu par une conversation avec le grand-père, qui habite, sans les écrans, à 500 km.
Et on a aussi vu, parfois, quand on a fait confiance, que l’écran, il peut être un outil pour apprendre à se protéger. On lui a fait lire, un jour, sur une application de sécurité, qui lui explique, en termes simples, mais sans détour… les dangers du numérique. Et on a commencé à voir, elle, comme une maman, qui a discuté, vraiment, avec lui, de ce qu’il avait compris.
On a fait ce petit pas, ce premier pas de la confiance sur le terrain numérique. Et ça, c’est notre plus grande victoire contre les prévisions des algorithmes, contre les prévisions des entreprises du numérique.
Les petits pas de la confiance
On a, cette année, commencé à faire des petits pas de confiance. On a expliqué, par exemple, que les données, c’est comme les traces qu’on laisse sur le sable, sur la plage. On ne peut pas les effacer, mais il faut choisir où on veut aller. Les formes de données : les données qui sont des images, les données qui sont des mots, ou des formes de notre identité, nos coordonnées.
On a aussi observé, quand on a un peu plus, la patience de lui montrer comment les algorithmes, eux, ils apprennent. On a fait un petit exercice, ensemble, sur comment on peut améliorer, ou corriger, les résultats d’une recherche sur internet. Et on a vu, comme il a été surpris, quand il a compris que les réponses, elles ne sont pas toujours les bonnes, ou les meilleures.
On a compris, aussi, que la sécurité numérique, c’est pas juste une question de logiciels et de contrôles, mais aussi, de la confiance qu’on place dans le numérique, et dans notre enfant.
Et on vous a dit, cette semaine, quand on s’est parlé, à deux, nous parents, les préoccupations qu’on a eues, de la manière dont on a vu, comment cet équilibre numérique, il est devenu une partie intégrante de notre éducation, et de notre famille.
On a fait le choix de construire, avec notre enfant, un petit espace, protégé, mais pas enfermé, dans le numérique.
On a fait le choix de lui apprendre, non à craindre, mais à comprendre. Et à poser, avec nous, les règles, pour que nous aussi, nous sachions comment naviguer, ensemble, dans ce monde en mutation, surtout, avec lui, comme un guide.
Ce que nous construisons, un soir après l’écran
Dernièrement, vous avez remarqué, cette petite chose. L’éteindre la tablette, le soir, après le temps d’écran, c’est devenu, pour lui, une routine. Non, comme une punition, mais comme un geste naturel, comme débarrasser la table. Et on a vu, comme il a été fier, quand il a dit : ‘Maintenant, c’est le moment de jouer, en vrai, avec papa, sur le jeu de société…’
On a découvert, au fil de ce cheminement, que l’équilibre numérique, pour nous, c’est pas un état de perfection, mais une marche, avec des pas en arrière parfois, et des pas en avant, des moments où l’on a besoin de se reposer, et d’autres moments où l’on prend des décisions importantes.
L’équilibre entre sécurité numérique et liberté, c’est pas une question de technologie, mais une question de notre relation humaine avec notre enfant.
On a compris que l’équilibre numérique, c’est comme une danse, où l’on doit apprendre à écouter la musique de notre enfant, à suivre son rythme, tout en lui montrant les pas de base de la sécurité numérique.
On a fini par comprendre, aussi, que l’équilibre numérique, c’est pas notre but, c’est notre chemin. Et notre enfant, notre guide, notre danseur, et notre partenaire, dans cette danse du numérique.
L’équilibre, c’est pas un état. C’est, chaque jour, un pas de plus, dans le sable.
L’équilibre de notre enfant est notre salle des machines. Il est le gardien, avec nous, du monde numérique qu’il est en train de construire, un pas à la fois, avec nous, ses parents, comme guides, comme partenaires, comme dans un duo.
Et on l’accompagne, comme un parent, aussi, comme un parent, on a appris à écouter, avec lui, et à naviguer, ensemble, dans ce monde digital, qui n’est pas si différent de celui qu’on a connu, mais qui change si vite, si vite, qu’il est important de comprendre qu’il est essentiel, pour nous, parents, de rester, à côté, de lui, pour lui, pour lui montrer le chemin.
Et on l’attend, avec lui, l’aube numérique de notre enfant, qui sera, comme nous, un parent, aussi, un jour, un marseillais, un parisien, un citoyen, un citoyen du monde numérique.
On attend, avec eux, l’aube numérique de leur vie.
Source: Technology leaders should ‘pay back’ society to support the common good, Nature, 2025/09/30 00:00:00