
Quand le silence revient, après le brouhaha de la journée, je me surprends souvent à vous observer.
Ces moments de soirée, après que tout le monde se soit calmé, j’adore les observer. Ces gestes si simples, si humains…
Vous redressez ce livre de contes, effacez une trace de feutre sur la table, et la lueur du téléphone éclaire encore votre attention parentale.
C’est alors que l’article sur ChatGPT et la prévention des risques suicidaires, posé là sur la table basse, me semble moins lourd.
On sait déjà que les doudous connectés ne sont pas nos alliés naturels, pas vrai ?
Ce regard qui pèse plus qu’aucun algorithme
Ce geste, quand vous attendez que l’ado s’éloigne pour fermer doucement la porte de sa chambre — vous savez, celui qui précède toujours le soupir de soulagement.
En fait, tu sais, ces parents américains qui ont poursuivi OpenAI, ils ne cherchaient pas autre chose. Ils voulaient juste cette barrière que nous posons, journée après jour, entre les fragilités de nos enfants et les technologies impatientes.
Les outils de protection parentale arrivent, bien sûr. Mais ce qui me rassure, ce soir ? C’est de voir votre main, qui s’approche toujours de la souris avant de lancer la recherche d’école Minecraft.
Vous ne demandez pas à l’IA, vous demandez aux enfants : ‘Qu’est-ce qui vous a fait rire aujourd’hui, là-dedans ?‘ Et c’est cette question, n’importe quel chatbot, jamais il ne l’aura.
La sagesse, cette compagne discrète
Petit, il y avait cette phrase. On l’employait, empruntée, sans savoir, juste pour dire où on était. ‘Ça va, Google est là !’ – et puis on a ri de la bêtise de la chose.
On a compris, ce soir, quand on a lu ces histoires, ces risques, ces projections. Et on a compris qu’on a un autre GPS, cette année, une autre boussole. La vôtre.
Et c’est cette sagesse, jour après jour, qui guide nos décisions.
Vous savez quand vous conseillez de ne pas envoyer ce message à un ami, de lui parler plutôt en face à face ? Ce n’est pas d’un autre temps, mais c’est du temps.
Du temps de regarder. Du temps, peut-être, de laisser les enfants perdre ce temps. Il y a des choses, même les grandes puissances, même les grandes bases de données, ne peuvent les apprendre : la lecture, la lente, celle des yeux entre les miettes qui restent sur la table.
Cette petite révolution qu’on mène chaque jour
Ces derniers mois, on a assisté à ce débat sur les grandes firmes, que ce soit Trump, la Silicon Valley ou les autres. Et on a pris une décision, peut-être la plus petite et la plus grande à la fois.
On a invité, chez nous, l’écran à l’heure du repas, oui, mais pour une fois. On lui a montré sa place, et on a montré quelque chose, aussi, à Google, et à tous les autres :
Ici, on règle cela, on règle l’équilibre, on ne demande pas à l’intelligence artificielle de combler les manques. La cuisine, c’est nous, les histoires de la vie affective, les craintes, les petits bonheurs – on les partage, et on les cultive, dans la lenteur.
Et je me demande parfois… ne sommes-nous pas en train de compliquer un peu trop?
Ce lien qui reste quand tout le reste s’efface
Ce soir, comme tous les soirs, vous allez poser le livre de technologie, et je vais être à la cuisine, comme disait, votre père. Et on va regarder, cette fois, nos enfants, ces enfants qui ont grandi, grandir, les uns après les autres. Dans la même chambre, avec les mêmes rêves, on va voir la différence, et on va voir la même chose.
Les valeurs, les valeurs qui nous ont été transmises, les petits gestes, la patience, l’écoute, la réflexion, ces choses, elles ne sont pas dans le monde numérique. Elles sont dans les mains, elles sont dans les yeux, elles sont dans les silences qu’on sait partager.
Ces choses ne sont pas dans le monde numérique. Elles sont dans les mains, dans les silences qu’on sait partager.
Cette approche rappelle d’ailleurs ce que soulignent récent études sur les partenariats humain-IA…
Et demain, comme chaque jour, nous continuerons à cultiver ces gestes qui font de nous des parents irremplaçables.
