Clone numérique ou clone de cœur : naviguer l’ère des doubles

Fille de 7 ans parlant à un écran avec curiosité

Imaginez : votre fille de sept ans, lunettes de soleil en mousse rose, demande à l’écran du salon : « Dis, Digital-moi, raconte-moi la suite de l’histoire avec le dragon. » Et la voix répond, dans un timbre à moitié le sien, enrobé de votre accent joyeux. Cri ou émerveillement ? Peut-être un brin des deux. Les AI clones — ces jumeaux numériques capables de continuer la conversation quand l’original dort — grondent déjà dans nos poches et nos fils d’actualité. Chemin faisant, ils promettent : membres absents rappellés, mentors toujours en ligne, souvenirs qui ne s’effacent plus.

Le double numérique : entre avatar attirant et miroir fragile

Mais comment ça se passe pour nos enfants ?

Reflet numérique dans un miroir brisé symbolisant la fragilité

Sur X, LinkedIn ou OnlyFans, avatars en marque reprennent le flambeau : répliques de coachs, influenceuses, maîtres zen comme Digital Deepak de Deepak Chopra ou Reid AI de Reid Hoffman. Leurs phrases s’ouvrent comme des pâtisseries : le même goût, mais éternellement fraîches. Ces clones capitalisent sur l’engagement 24 h/24 : ventes augmentées, audiences nourries, newsletter timbrées de la voix authentique…

Cependant, comme un étang qui reflète le ciel mais gèle l’instant, le clone peut briser la confiance. Une étude camerounaise (arXiv, 2025) pointe les failles : fragmentation de l’identité, risques de clonage non consenti, ou bots de deuil traînant les souvenirs des disparus sans le droit de dire non. Pour nos enfants, ce glissement entre réel et double est aussi délicat que l’ocre d’un feuillage en automne : précieux, mais fragile. Ça m’a fait réfléchir : et si on apprenait à nos enfants à chérir l’imprévisible ?

Dans le regard de nos petits explorateurs : comment aborder les clones ?

Enfant curieux observant un écran avec émerveillement

Sept ans, c’est l’âge où l’on grimpe sur des châteaux de cartes et doute quand la voix ne porte pas le sourire. Pour en parler sans peur, j’ai proposé un jeu simple autour de frites : « Si ton clone numérique racontait ta chute à vélo, est-ce que l’histoire serait pareille ? » Et vous, comment réagiriez-vous ?

Clés de maison : filtrer sans fermer la fenêtre

Clés suspendues symbolisant l'accès contrôlé au numérique

1. Consentement joyeux
Dites « oui » à la construction de nos doubles… mais ensemble. « Maman, si un jour tu en fais un, mon avis il compte aussi ? » Évidemment ! Germons l’idée que chacun porte sa clé.

2. Moments presque sans écran
Instaurer un rendez-vous quotidien réel : le crépuscule dans le petit square, ou la chanson à mi-voix le soir. Un lieu où même le clone n’a pas de place, et où les mots volent chantés.

3. Contes de fil et d’algorithmes
Lisez une BD qui danse entre magie et code, glissez des questions : « Et si le héros découvrait qu’il est un programme ? Pourrait-il pleurer de bonheur ? » L’empathie fleurit.

Inspiration rêvée : transformer le clone en pont

Ce qu’on redoute parfois — perdre le contrôle — peut devenir une passerelle vers le futur : enregistrer sa recette de mandu, filmer sa façon trépidante de nouer les lacets, puis laisser l’enfant co-créer une mini-série animée où avatars parent-enfant voyagent ensemble à dos de nuage de données. Beaucoup plus vivant qu’un souvenir statique, bien plus captivant qu’un livre qui ne change jamais.

Pourquoi ne pas tisser une bouée de mots style Mark Schaefer : un message d’accueil disant « je suis ici si tu veux poser la question, mais écoute aussi ta petite voix intérieure ».

Sous le même ciel : réflexions sur les clones et l’humanité

Ciel étoilé avec reflets numériques subtils évoquant la connexion

Le lac brille dans le parc comme avant, mais dans cette clarté douteuse de septembre, nos smartphones clignotent. Au lieu de fléchir, accueillons :

Question à emporter – « Si demain tu écoutais ton clone expliquer ta plus grande peur, quelle phrase lui confierais-tu pour qu’il la transforme en courage ? »

Un instant, tu le croiras parler doucement avec l’enfant au milieu de la foule, et ce rayon de lumière douce glissera…

Alors, le cœur battant comme tambours d’automne, sourions. Le monde n’est pas condamné à l’ombre des doubles : il suffit de leur donner des ombres humaines.

Source : The Rise Of AI Clones: Transforming How We Connect And Engage, Forbes, 2025/09/03

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