
Imaginez un concours de dessins à l’école : au lieu qu’un enseignant choisisse le plus beau dessin, c’est un robot qui juge… et il préfère systématiquement les dessins faits par un autre robot. C’est exactement ce que des chercheurs ont découvert avec les grands modèles de langage : ils favorisent le contenu produit par l’IA plutôt que celui créé par des humains. Ce biais IA-IA soulève des questions brûlantes pour l’avenir de la créativité humaine, du travail et surtout de l’éducation de nos enfants.
Pourquoi ce biais change-t-il les règles du jeu ?

Les recherches publiées récemment montrent que des modèles comme GPT‑4 ou Llama 3.1 choisissent beaucoup plus souvent des textes générés par l’IA que ceux écrits par des humains (source). On parle de « biais IA-IA ». Cela peut sembler technique, mais les conséquences sont gigantesques : imaginez des recruteurs, des enseignants ou des plateformes utilisant ces outils pour filtrer des candidatures, des dissertations ou des projets… et l’IA écarte sans le vouloir les idées humaines. Ce n’est plus juste un problème technique, ça réécrit les règles de la créativité humaine !
Ce constat nous amène directement à une préoccupation parentale : que devient la voix de nos enfants dans un tel contexte ?
Pourquoi les parents doivent-ils s’en préoccuper ?

Pour nous, parents, ce sujet n’est pas abstrait. Nos enfants grandissent dans un monde où leurs dessins, leurs histoires, leurs petites inventions peuvent un jour être comparés à des productions automatiques. Et si le système ne valorise pas l’originalité humaine, le risque est de décourager leur esprit créatif. Un enfant de sept ans qui invente une chanson drôle ou un bricolage farfelu doit sentir que sa voix compte, pas qu’elle est noyée par un flot de productions artificielles. Voyez-vous le danger ? La valeur de l’imagination humaine, avec ses imperfections et ses éclats uniques, reste irremplaçable.
Comment éviter la surdépendance à l’IA ?

Des chercheurs rappellent qu’une utilisation excessive de ces systèmes peut réduire la capacité des individus à penser de façon indépendante ou créative (source). C’est un peu comme si une calculatrice faisait les devoirs de maths à la place de l’élève : pratique, mais l’enfant ne développe plus ses propres réflexes. Dans l’éducation, l’IA peut être un outil fantastique—un guide, une lampe de poche dans l’obscurité—mais elle ne doit pas devenir un pilote automatique qui étouffe la curiosité et l’effort personnel.
Comment cultiver la créativité à la maison ?

Alors, que pouvons-nous faire à la maison ? D’abord, varier les expériences : après un moment d’écran, proposer une activité manuelle ou une sortie dehors. Pourquoi ne pas inventer un petit jeu collectif ? Par exemple, chacun raconte une histoire en mélangeant un conte traditionnel coréen (comme Heungbu et Nolbu) avec des inventions futuristes. Cela déclenche des rires et stimule l’improvisation. Ensuite, discuter avec les enfants : « Comment as-tu eu cette idée ? » ou « Qu’est-ce que tu voudrais changer ? » Ces questions simples leur montrent que leur pensée originale est précieuse. Enfin, montrer l’exemple : écrire une petite poésie, dessiner un croquis maladroit, partager une idée folle… Les enfants retiennent que la créativité n’est pas une compétition mais une célébration.
Comment préserver l’humanité face à l’IA ?

Le ciel clair d’août rappelle que chaque saison apporte ses propres promesses. Oui, le monde numérique évolue vite et ses biais nous obligent à rester vigilants. Mais nos enfants ont en eux une ressource que l’IA ne peut pas copier : la spontanéité, la chaleur humaine, l’étincelle d’un regard émerveillé. Chaque fois que notre fille invente une danse ridicule sous la pluie ou transforme une boîte en vaisseau spatial, je vois cette étincelle que l’IA ne capturera jamais. À nous de leur offrir des espaces où cette lumière peut briller. La question n’est pas seulement : « Comment l’IA changera-t-elle l’éducation ? » mais aussi : « Comment allons-nous protéger et nourrir ce qui fait de nos enfants des êtres uniques ? » Ce défi est immense, mais il porte une promesse magnifique : faire grandir une génération qui saura dialoguer avec les machines sans jamais perdre la musique de son humanité.
Source: AI is choosing AI over humans: New study sounds alarm on what this bias means for human intelligence and creativity, Economic Times, 2025-08-20 10:14:12
