
Vous savez, ce moment où on les regarde partir à l’école le matin, ce petit cartable sur le dos qui semble trop lourd pour leurs épaules… et notre cœur qui se serre un peu. Ce sentiment, je l’ai souvent observé chez elle, cette inquiétude qui traverse son regard sans qu’elle n’en parle jamais. On voudrait les garder près de nous, les imaginer toujours enfants… et pourtant, nos petits veulent voler de leurs propres ailes. Parlons de ça, simplement, entre parents qui comprennent.
Quand la séparation pèse plus sur nous que sur eux
Je me souviens de ce premier jour d’école maternelle… elle tenait sa main si fort, comme si en la lâchant, quelque chose d’irréversible allait se produire.
Pourtant, lui, il était déjà parti dans sa tête, attiré par les couleurs et les rires des autres enfants. Souvent, t’as pas remarqué ? On stresse plus qu’eux., tu le sens pas ?
Ce qui m’a touché, c’est de voir comment elle a appris à transformer son angoisse en mots doux : ‘À tout à l’heure mon amour, je t’attendrai là’ plutôt que ‘Fais attention à ci, attention à ça’. Une simple phrase qui change tout, qui rassure sans alourdir.
Écouter sans chercher de solutions, juste reconnaître ce qu’il ressent, sans en faire tout un plat
Vous avez déjà vécu ça ? Le soir, quand il rentre de l’école et qu’il ne raconte rien… elle ne force pas. Elle sait qu’un enfant qui amène une inquiétude, ce n’est pas un gamin qui veut qu’on lui trouve des solutions, mais qu’on reconnaître ce qu’il ressent, sans en faire tout un plat.
Alors elle pose simplement : ‘Tu as l’air fatigué aujourd’hui’ ou ‘On dirait que tu as beaucoup joué’. Et parfois, bien plus tard, assis à table, les mots viennent tout seuls.
Cette patience, cette confiance dans le silence… c’est une leçon de parenting que j’ai apprise en la regardant faire.
Le blues de l’envol et l’art de lâcher prise
Mon fils est parti trois semaines chez ses grands-parents… J’ai proposé qu’on construise un ‘coffre à inquiets’ en Lego — elle a rajouté les stickers. Et puis on pleure un peu dans la cuisine, et c’est bon aussi.
Ces moments, ils nous préparent doucement à la séparation définitive, celle des études à l’étranger ou de la vie autonome.
Quand l’inquiétude devient dialogue : nos petits rituels
Le cartable trop lourd, les copains qui manquent à la rentrée, les amis qu’on n’apprécie pas trop… toutes ces inquiétudes, elle en a fait des occasions de dialogue.
‘Et si on regardait ensemble ce qui pèse trop ?’ ‘Tu me présenterais lequel de tes copains en premier ?’ Des questions ouvertes, sans jugement.
Et parfois, juste un : ‘Je comprends que tu sois triste’ qui vaut tous les conseils du monde. Ces petits rituels, ils construisent une confiance qui dépasse les moments difficiles.
Et si mon gamin me dit « je ne veux plus y aller » ?
On respire un coup, puis je dis toujours : « Je sais, la cour des grands ça fait flipper. Mais tu te rappelles ton dessin d’hier – ce dragon vert qui crache des bonbons ? Raconte-moi comment t’as imaginé ça ? » En 30 secondes chrono, on passe du refus au jeu. J’suis nul en dessin, mais ça marche à tous les coups !
Ce qui reste quand l’inquiétude s’apaise
Finalement, à force de les regarder grandir et de nous observer nous-mêmes grandir en tant que parents, j’ai compris une chose : l’inquiétude ne disparaît jamais vraiment. Elle se transforme.
Elle devient cette attention bienveillante qui sait quand intervenir et quand se taire, cette présence qui rassure sans étouffer.
Et dans le regard de l’autre parent, on trouve souvent l’écho de nos propres doutes… et la force de les apaiser ensemble. Parce qu’au fond, personne ne fait parfaitement… mais chacun fait toujours de son mieux, avec amour.