Écouter son corps pour éduquer son enfant

Père et fille assis ensemble dans un moment calme, échangeant un regard complice

Ce matin, en ouvrant les yeux, j’ai senti une légère fraîcheur sur la peau — comme quand l’air se prépare doucement à laisser place à un début d’automne tout en gardant la douceur de l’été. Je me suis dit que c’était peut-être l’occasion de ne pas se précipiter. De ralentir. Dans ce petit moment de calme, une idée simple m’est venue : et si on apprenait à mieux écouter ce que notre corps nous dit, non seulement pour nous, mais aussi pour nos enfants ? Une approche d’éducation intuitive qui transforme le quotidien.

Comment sentir aide-t-il à comprendre ?

Enfant observant attentivement une feuille en automne, visage concentré

Imaginez un moment anodin : votre enfant s’arrête brusquement dans la rue, fixe quelque chose, puis dit doucement « je n’aime pas ça ». On pourrait passer outre, pensant qu’il est fatigué ou capricieux. Et pourtant, ce « je n’aime pas ça » est peut-être un signal silencieux, un petit tressaillement intérieur qu’il vient tout juste de percevoir. Le genre de réaction que l’auteure Hrund Gunnsteinsdóttir appelle une intuition — une connexion naturelle avec le monde qui l’entoure. Comme lorsqu’on sent que quelqu’un est gentil sans qu’il ait besoin de le dire, ou que quelque chose ne va pas, même quand rien n’est clair.

Notre cerveau analyse mille infos en un instant, mais des fois, c’est le corps qui parle en premier. La gorge qui se serre, le ventre qui se noue… Ce ne sont pas des hasards. Ce sont des guides silencieux qui, s’ils sont écoutés, peuvent aider les enfants à naviguer dans le monde avec plus de confiance, de bienveillance — et de sérénité. Une éducation intuitive commence par ces petits signaux.

Pourquoi cultiver l’intuition comme superpouvoir ?

Famille jouant à un jeu de devinettes des émotions autour d'une table

Mais au-delà de la pensée, il y a aussi le ressenti. À l’école, on apprend à penser, à résoudre des problèmes, à se souvenir. Et c’est très bien. Mais on nous enseigne rarement l’art de sentir. Pourtant, ce « sentir » peut devenir un outil formidable dans l’éducation. On ne parle pas ici de se fier à une simple émotion, mais de reconnaître cette voix en soi qui sait quand un choix est juste ou faux — ce que les psychologues appellent l’intuition corporelle.

Et le plus beau ? On peut aider nos enfants à y accéder. En jouant à repérer ce qu’on ressent dans le corps. En posant des questions simples : « Qu’est-ce que ton ventre te dit quand tu vois tel jouet ? » ou « Ton cœur bat vite — tu as peur ou tu es excité ? » Ces échanges anodins créent une connexion entre l’enfant et lui-même, le poussant à mieux comprendre ses réactions et ses envies, sans les juger. Une approche d’éducation bienveillante qui valorise l’écoute du corps.

Comment le corps qui parle transforme-t-il le monde ?

Enfant plantant une fleur dans un jardin familial, mains dans la terre

Dans un monde de données, de contenus et de signaux toujours plus bruyants, apprendre à ses enfants à faire silence, même quelques instants chaque jour, devient un cadeau précieux. Comme l’écrit Hrund Gunnsteinsdóttir, reconnaître la beauté autour de soi, sentir ce que l’on vit réellement, c’est aussi prendre conscience de son lien avec la planète. Un enfant qui sait ce qu’il ressent est un enfant qui sait aussi ce qu’il veut, ce qu’il défend, ce qu’il protège.

Quand on cultive cette écoute interne, on l’aide à grandir non seulement en confiance, mais aussi en éco-responsabilité, en compassion et en harmonie. Comment ? En acceptant simplement ses sensations, ses peurs, ses joies. En les accompagnant, plutôt que de les ignorer ou les réprimander. Une éducation intuitive favorise cette harmonie.

Et chez vous, comment ça se passe ?

Enfant dessinant sur un carnet, père assis à côté souriant

Chez nous, parfois, en rentrant de l’école, je propose à ma fille de s’installer sur le canapé, crayons à la main. Je ne lui demande pas de « dessiner bien quelque chose », je lui dis simplement : « Dessine ce que tu as senti aujourd’hui. » Elle trace des lignes, des couleurs, parfois des visages… Et ce que j’ai remarqué, c’est que très souvent, à travers ces gribouillis, elle traduit ce que je n’avais même pas vu — cette frustration un peu sombre lors d’un conflit avec une amie… ou cette chaleur joyeuse après une victoire au ballon.

Ce n’est pas une science exacte, mais c’est un début. Ce genre de moment doux, hors du stress ou de la norme, permet d’ouvrir la porte à la parole, à la sensation. C’est tout bête, mais tellement précieux ! Une pratique d’éducation intuitive simple à intégrer.

Pourquoi ne pas essayer l’écoute du corps ?

Demain, avant de sortir de la maison, faites une pause de trente secondes. Demandez à votre enfant : « Comment tu te sens ? » ou « Tu as envie de quoi aujourd’hui ? » Et sans chercher à corriger, contentez-vous d’écouter. Ce simple geste peut transformer une journée routinière en moment de connexion profonde. Et cela, peu importe l’âge de l’enfant.

Et pour les plus grands, pourquoi ne pas commencer un petit journal des sensations ? Pas besoin de phrases compliquées. Un simple mot : « cœur », « ventre », « peur », « lumière »… suffit à ouvrir une porte. Ce que vous voyez dedans pourra devenir une nouvelle façon de parler ensemble.

Parce qu’à un moment donné, élever un enfant n’est pas juste l’aider à réussir — c’est aussi l’aider à ressentir. À exister pleinement. Et ça commence souvent par un simple regard vers soi-même. Une éducation intuitive pour une vie plus harmonieuse.

Source : Paying attention to your gut can change your life — and the world, CNN, 2025/09/05 16:50:58

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