
Les derniers reflets du jour s’essoufflent sur la table de la cuisine.
La maison est encore tiède des rires étourdis des enfants quand on les entend chuchoter dans le couloir.
On est là, comme toutes les nuits, devant cette éternelle tasse de café refroidi, avec ces deux écrans qui s’éteignent enfin.
Et c’est dans ce moment suspendu entre deux mondes que je vois, sans vraiment y penser, la manière dont tu es toujours là.
Ce petit geste qui revient, ce doigt qui trace sur le comptoir la trace invisible des jours qu’on passe à construire ensemble.
Et ce poids de toutes les choses pas finies, qu’on porte dans la case de la nuit.
Le poids du jour qui se termine
Cette fatigue-là, elle est différente. Celle qui se lit dans nos épaules après une journée.
Mais c’est autre chose qui nous arrive quand même. C’est comme quand on couche les enfants, qu’on les écoute enfin respirer.
Et puis ce moment de calme, où on croit souffler, mais où l’on a déjà tellement de choses dans la tête du lendemain.
Je vois comment tu es toujours là, même quand tu es ici, avec deux mondes, deux réalités, entre les deux sièges, les deux enfants.
Et pourtant, tu t’arrêtes pour une question, pour un sourire, pour un bonjour.
La force de cet instant, où l’on se retrouve, où l’on ne se retrouve pas, mais où on se reconnaît dans la même fatigue partagée.
La force de cet instant unit nos cœurs, même dans la plus grande lassitude.
Le super-pouvoir discret
Je te vois parfois et je me demande comment tu fais. Je sais, des fois je me demande si on a tous une heure en plus dans la journée non? Une vraie curiosité!
Tu as ce super pouvoir où, en même temps, tu fais tout. Et pas tout à moitié, mais vraiment tout.
On est là, on avance, peut-être sans savoir comment, et pourtant, c’est ainsi que ça marche.
Et je me dis, parfois, que c’est ça qu’ils retiennent vraiment, non pas nos paroles parfaites, mais notre capacité à être là même quand on est crevé.
C’est ce que nous leur offrons : non un cours parfait sur la vie, mais la vie en vrai.
Où l’on apprend à lancer, à attraper, à tomber et à se relever.
L’équilibre qu’on construit
Nos parents avaient des frontières, des heures nettes entre le travail et la vie.
Nous, nous apprenons à jongler avec nos nouveaux écrans et nos besoins anciens.
Comment faire pour que nos enfants comprennent que la vie est un jeu de plusieurs balles?
On n’en attrape pas toutes, mais on ne les fait pas tomber pour autant.
Je me souviens de la semaine dernière, quand nous étions tous deux malades. Lui avec la grippe, moi avec cette toux qui ne partait jamais. Sans un mot, juste en nous regardant dans les yeux, nous avons établi un système de relais pour les nuits…
C’est là que nous avons appris, et que nous leur avons montré ce qu’est vraiment une famille.
Un endroit où l’on ne se perd pas, même quand on change de monde.
Source: How AI is changing the role of technical writers to ‘context curators’ and ‘content directors’, Id Rather Be Writing, 2025/09/28 07:00:00
