Le silence s’installe enfin. Juste le bourdonnement lointain de la ville qui s’endort. Dans ces moments où le tumulte retombe, les grandes questions trouvent leur place. Cet article lu aujourd’hui m’a marqué : on parle maintenant de technologies qui connecteraient notre cerveau à des machines. Maîtriser le violon ou une langue en téléchargeant simplement l’information… Ça m’a fait sourire en pensant à leurs batailles avec les tables de multiplication, à leur fascination pour ce monde qui va si vite. C’est vertigineux, non ? Mais surtout, ça m’a fait penser à ce qu’on transmet au-delà du savoir pur pendant ces moments volés à l’agitation.
Quand le futur frappe à notre porte
On lit maintenant que des scientifiques arrivent à capter ce qui se passe dans notre tête pour contrôler des prothèses ou écrire par la pensée. C’est merveilleux pour ceux qui retrouveraient leur autonomie. Puis il y a cette vision plus large : « augmenter » nos capacités. Des décennies de laboratoire qui arrivent maintenant chez nous.
Et c’est là que je me suis dit : J’ai imaginé un instant ces « mises à jour cérébrales » plus fiables que celles de nos téléphones capricieux. Satisfaisant sur le moment, peut-être. Mais une petite voix rappelle : ce qui compte se joue pendant qu’on cherche la solution. Dans ces instants où on croit n’apprendre que des chiffres, mais où bien plus se construit.
Ces leçons qui ne se téléchargent pas
Je t’ai observée récemment avec notre plus jeune, ces lacets qui résistaient. Tu aurais pu faire le nœud en deux secondes. Personne n’aurait tiqué, la fatigue de la journée pesant sur nous tous. Mais non. Tu t’es assise par terre. Tu as parlé de patience, de la fierté d’y arriver par soi-même. Tu as transformé un échec en victoire silencieuse. Et ça, ça ne s’installe pas via une mise à jour.
Ce qui rend l’apprentissage précieux, c’est l’humain dedans. L’effort, le doute, ce sourire de fierté candide.
Ces petites choses qu’on leur transmet au quotidien, bien plus précieuses que n’importe quelle puce.
Protéger leur droit de s’étonner
Notre monde exige des réponses rapides. Pourtant notre rôle est aussi de garder vivant leur droit à la lenteur, à ces questions qui surgissent n’importe quand : « Pourquoi ça flotte ? », « Ça sert à quoi ce bâtiment ? », « Est-ce qu’ils s’ennuient parfois ? ».
Face à ces curiosités, on pourrait lancer une recherche vocale. Mais ce que tu fais si naturellement ? Tu retournes la question : « Et toi, qu’est-ce que t’en penses ? ». Cultiver leur jardin secret, c’est ça. Leur montrer que les meilleures découvertes naissent d’une observation partagée, d’une conversation où on construit ensemble, comme quand on partage une poutine en famille tout en discutant de ces choses importantes. Même si leur raisonnement tremble comme un petit pont de bois au début.
Leurs armes pour demain sont dans nos mains d’aujourd’hui
Ils grandiront avec ces technologies comme nous avons grandi avec internet. Notre travail n’est pas de les en protéger, mais de leur donner des outils pour ne pas être dupes. Cet esprit critique qui nous fatigue parfois est leur bouclier. Leur apprendre à demander : « Qui a créé ça ? », « Pourquoi ? », « Qu’est-ce que ça change pour les autres ? ».
Demain aura besoin de codeurs et d’ingénieurs, bien sûr. Mais plus encore de personnes capables de réconfort, d’émerveillement devant une fleur qui perce le béton, de volonté pour défendre leurs idées. Et cette connexion-là, la vraie, ne passera jamais par une interface cerveau-machine. Elle naît dans ces moments où on transmet bien plus que du savoir. Dans ces regards échangés quand ils comprennent qu’on croit en eux. Et ça, c’est précieux. C’est ce qui fait de nous des parents, pas juste des enseignants. On y arrive, jour après jour, tu ne trouves pas ?
Source: Neuralink, Elon Musk, and the Race to Put Chips Into Our Brains, Rolling Stone, 2025/09/13 12:00:00