
Hier soir, alors que je fermais mon ordinateur, j’ai vu ta petite ombre dans le couloir, se demandant si tu pouvais encore cinq minutes sur la tablette… Nos regards se sont croisés sur cette question. On voudrait tout protéger d’eux – cette innocence fragile, cette confiance si pure. Et pourtant… mais comment? Le numérique, ce territoire immense, quelle place lui laisser dans notre famille?
«Protéger»: oui, mais comment, sans trahir?
Je me souviens, ce soir, quand tu as posé ces questions avec cette petite voix qui nous fait douter de tout – mais en même temps, qui nous guide… «La surveillance, ça ressemble tellement à de la méfiance…» Et cette voix-là, je l’ai entendue, cette petite voix qui nous dit: «On veut juste savoir, pour protéger, pas pour contrôler».
Mais comment faire? Ce n’est pas dans les manuels qu’on trouve la réponse, c’est dans le dialogue. On est assis, là, avec les deux premiers verres du soir.
Et si on partait de leur confiance à eux, plutôt que de notre inquiétude?
Ces moments d’échange, quand on parle des mots de passe comme des clés magiques – pas des clés de prison, mais des clés de royaumes secrets. On voit, doucement, dans leurs yeux, cette petite étincelle quand ils comprennent: «On me fait confiance pour gérer ce monde». Et c’est ça, cette danse, non? On protège à peine, on accompagne, plus qu’on ne surveille.
Leurs doigts sur les écrans, nos mains à côté…
Hier soir, tu as glissé juste: «Et si on décrivait ensemble ce qu’on voit, pour qu’on apprenne ensemble?» Brillant, comme toujours. Parce que c’est là que ça devient compliqué, non? «Qui maîtrise, entre les enfants et nous, cette technologie?» Et cette peur, elle nous fait trop souvent nous positionner en gardiens, plutôt qu’en compagnons de route.
Pourtant… ces petits instants, comme quand on s’installe ensemble, avec les trois écrans du salon. On montre, à peine, on pointe un doigt léger: «Tu as remarqué, cette petite icône, là?» Et on s’émerveille, d’eux qui nous montrent à leur tour des détails…
On devient une équipe, contre les vraies menaces, pas contre les doutes.
Ces «démos» qui nous sauvent, au coin de la table
Et si on faisaient, en famille, des simulations de ces arnaques? Un moment de jeu, un moment de rires – et de protection. Tu as vu, comme leurs yeux s’étaient éclairés quand on expliquait, en jouant, les risques? Et comment, cette confiance, précisément, naissait de cette pratique partagée.
Tous ces dimanches après-midi, comme ces dimanches après-midi où l’on prolonge le goûter autour d’une tablette partagée, où on prend la moitié d’une heure pour discuter: «Qu’est-ce qui t’a fait douter, cette semaine, en ligne?». Et cette écoute, formidable, cette volonté, elle, de poser, là, comme une pierre d’infrastructure, la confiance. Et ce n’est jamais cette impression d’éducation, mais d’échange, d’égal à égal, de vrai parent à vrai enfant, qui se soucie, et guide. Pas par peur, mais par envie. Alors, oui, on protège, mais en leur donnant les ailes, et on sait, à l’ombre de la soirée, qu’on les aura préparés pour le jour où nous ne serons plus là, juste à la maison.
Comme le soulignent les experts de la sécurité numérique, les menaces évoluent constamment…
