
Un CV écrit « IA » en gros caractères rouges ? C’est bien, mais le recruteur lira surtout : « Et alors ? » Pour capsuler l’attention d’un patron, faut désormais raconter comment la techno a servi un vrai problème, ce qu’on a appris quand elle a déliré, et surtout la touche humaine ajoutée. Du coup, nos bambins de 7 ans (et demi, elle ne me lâchera pas!) doivent déjà tisser curiosité, jugement et créativité. Comment s’y prendre sans tomber dans la leçon académique ? Réflexions, jeux simples et graines d’espoir au menu. Alors, comment faire ?
Le CV du futur : trois questions qui feront la différence
La dernière synthèse Forbes est limpide : les recruteurs veulent voir l’histoire. Pas « j’ai cliqué sur ChatGPT », mais « voici l’objectif, l’algo m’a proposé X, j’ai détecté Y, j’ai rectifié Z et l’équipe a gagné tant d’heures. »
Traduction enfantine :
– Qu’est-ce que je voulais faire ? (monter un diaporama sur les lucioles)
– Qu’a suggéré l’outil ? (un texte trop technique)
– Qu’ai-je changé pour que papi ou mamie comprenne ? (versions courtes, dessins, blagues)
En répétant ce mini-scénario, l’enfant apprend deux choses super importantes : La techno, c’est comme une super assistante—elle aide, mais c’est toi le chef !, et le filtre humain crée la vraie valeur — c’est exactement ce que les entreprises cherchent.
Curiosité ≠ button smashing : nourrir l’appétit de « pourquoi ? »
Le rapport Fast Company insiste : la littératie IA repose sur la pensée critique plus que sur le code. Les gamins, heureusement, sont des machines à « pourquoi ».
Petit rituel du samedi : l’interview imaginaire. On demande à l’enfant de questionner « M.Iste IA » (tablette éteinte, on mime). Exemple :
– « Pourquoi le ciel est-il rose ce soir ? »
– « Où trouverais-tu cette info pour vérifier ? »
– « Comment montrerais-tu ta source à un ami ? »
Deux bénéfices : 1) entraîne la formulation de prompts précis, 2) place la vérification au cœur du processus, exactement ce que les enseignants californiens intègrent désormais dans leurs programmes. Et tout se joue dans un échange riant, sans devoirs supplémentaires.
Apprentis-réparateurs : quand l’IA « hallucine », on en fait une chasse au trésor !
Les chercheurs s’accordent : les hallucinations sont inévitables. Plutôt que de paniquer, on en fait une chasse au trésor rigolote—parce que les erreurs, ça peut être super amusant !
Principe : générer une courte histoire avec l’IA, repérer l’anomalie (une girafe sous-marine ?), puis, à la manière d’un éditeur, corriger ensemble tout en gardant la dose de fun. On apprend ainsi à l’enfant qu’erreur n’est pas échec mais matière première de la créativité. Exactement la mentalité que les recruteurs appellent adaptabilité. Bonus : on montre que travailler en binôme humain + machine rend le résultat plus fiable — une allégorie parfaite du futur workplace.
Vie quotidienne, micro-décisions : la piste d’adaptabilité
Le Forum économique mondial relève que les compétences humaines (recrutement, soin, vente) adoptent l’IA sept fois plus vite qu’avant. Le fil conducteur : la capacité à ajuster l’usage selon le contexte.
Chez nous : donner à l’enfant le pouvoir de choisir l’outil. Doit-il :
a) demander à l’assistant vocal la recette du gâteau yaourt,
b) feuilleter le livre de cuisine de grand-mère,
c) mélanger les deux ?
En justifiant son choix (« j’ai confiance au livre pour les proportions, l’assistant pour la cuisson »), il sculpte son jugement contextuel. Une habileté minuscule aujourd’hui, mais demain ce sera la star du storytelling en entretien.
La boussole éthique : trois questions pour clore la journée
Parce que la confiance excessive en la machine guette, instaurons une micro-tradition du soir :
1️⃣ « Qu’as-tu vu aujourd’hui qui soit aidé par la techno ? »
2️⃣ « Et un moment où l’humain était indispensable ? »
3️⃣ « Comment as-tu vérifié une info ? »
Trois petites réponses, un grand pas vers la conscience critique. À force, l’enfant assimilera la limite de l’IA comme on respire — pile ce que réclament les lois européennes à leurs salariés. Parents, on devient les premiers coachs de cette « literacy » si convoitée, et on rira bien plus qu’en révisant la table de 9.
Et vous, comment aidez-vous vos enfants à rester curieux face à l’IA ?
Source : When AI Literacy Isn’t Enough: What Employers Really Want Right Now, Forbes, 2025/09/04