Imaginez un négatif resté oublié dans le grenier de l’histoire, et voilà qu’une intelligence artificielle douce réveille les images effacées. Showrunner vient d’annoncer à la Mostra de Venise son projet fou : reconstruire les 43 minutes « perdues » du Magnificent Ambersons d’Orson Welles grâce à FILM-1, sa nouvelle IA cinéma. Bouleversant, non ? Côté parents, cette aventure laisse un parfum d’espoir : si la machine parvient à recoudre une œuvre mutilée, peut-être peut-elle aussi aider nos bambins à recoudre leurs rêves éparpillés entre écrans et réalité.
Un chef-d’œuvre en miettes, une IA en couturière
Welles voyait déjà en 1942 son drame familial américain être rogné par le studio. Les bobines coupées furent jetées, emportant avec elles la richesse des personnages et la chute originelle. Quand Edward Saatchi déclare « peut-être que le Citizen Kane de l’IA ne sera pas un blockbuster, mais une reconstruction patiente du saint-graal du cinéma », on sent l’émotion : la technologie devient cathédrale plutôt que bulldozer. Pour nous, ça sonne comme une invitation : utiliser l’IA en famille pour restaurer, pas pour remplacer—raccommoder des histoires, compléter des devoirs d’art plastique, ou relancer la curiosité quand l’ennui pointe.
Des pixels qui apprennent à raconter comme papy Orson
FILM-1 s’entraîne aux mouvements de caméra, aux éclairages et aux cadrages de Welles. Résultat : des séquences neuves qui imitent le style du maître sans clones grotesques. Côté salon, cela rappelle qu’un algorithme peut imiter, mais l’étincelle émotionnelle vient toujours du vécu. Essayez donc « éduquer » une IA : laissez votre enfant choisir trois photos d’une sortie parc, ajoutez une ligne de texte, générez une mini-histoire visuelle. Vous verrez ses yeux s’écarquiller : « C’est nous, mais en film ! » C’est ludique, et ça illustre au passage droits d’auteur, respect de l’artiste d’origine—Welles dirait peut-être amen.
Les studios comme école : pourquoi l’intuition reste reine
Showrunner part de 30 000 images et de carnets de tournage pour guider l’IA. Sans ces archives humaines, pas de magie. Même topo à la maison : tablettes, réalité virtuelle ou assistants vocaux ne brillent qu’alimentés par la lecture, le dialogue égal, les gribouillages du mercredi. Une astuce ? Une fois par semaine, swap écran contre carnet : l’enfant raconte, le parent note. Puis, ensemble, vous glissez le texte dans une appli IA pour générer une bande-dessinée. Effet garanti : il comprendra que la machine est pinceau, pas peintre.
Quand la famille devient équipe de montage
Le documentariste Brian Rose bosse depuis cinq ans sur des story-boards Charcoal, des maquettes de décors et des scripts jetés. Sa persévérance donne chair aux clichés artificiels. Transposez : co-créez un « court-métré de vacances ». Tournage minute sur téléphone, montage simple, générique généré en ligne. Votre « petite Welles » apprendra que la technologie c’est 10 % de gros mots magiques et 90 % de patience-collage-supper-table. Bonus : projection pépère sur drap blanc, maïs éclaté à la casserole — célébration en vue.
Boussole éthique : un film, une leçon de partage
L’héritage Welles n’a pas été consulté ; Showrunner promet diffusion académique seulement. On sent poindre la responsabilité. Expliquez à votre lutin pourquoi demander l’avis des créateurs, même absents. Jetez dans la conversation : et si demain une IA recyclait ton dessin sans ton nom ? La réponse naîtra naturellement : « Il faut dire pardon avant d’emprunter. » Une si petite phrase, une grande racine d’honnêteté.
Été indien des possibles : semer l’émerveillement sans écraser l’enfance
Sous le ciel clair de septembre, l’air est encore tiède assez pour un goûter-dehors. Pourquoi ne pas immortaliser l’instant en demandant à l’enfant de filmer trois feuilles qui tournent, puis en invitant une IA à transformer ce clip en « séquence onirique » style Welles ? Une micro-tâche, un grand éclat de rire quand les couleurs explosent. Ensuite, fermez le portable : cours de vélo, partie de Twister. La technologie devient alors soupape d’inspiration, pas de dépendance—exactement le rêve que Showrunner caresse pour Ambersons.
F.A.Q. express des parents pressés
Mon enfant risque-t-il de confondre réel et généré ? Montrez-lui les « coutures » : zooms sur artefacts, explication qu’un ordinateur devine. Confronté aux ficelles, il devient critique, pas crédu le.
Est-ce que jouer ainsi boosterait la créativité ? Oui, si le adulte laisse le gamin conduire l’histoire. Guidez, ne dictiez pas.
On n’est pas cinéphiles, est-ce utile ? Absolument. Le principe « reconstruire,décorer,partager » marche aussi pour les dinosaures, les gâteaux ou les chansons — n’importe quelle passion d’aujourd’hui.
Source : Showrunner To Use AI To Rebuild Orson Welles’ Lost, Mutilated Masterpiece, Forbes, 2025/09/05 11:30:00