L’Amour, un investissement à long terme

C’est en préparant les goûters ce soir-là, les mains encore un peu collées de confiture, que tout m’est apparu clairement.

On peut calculer, organiser, anticiper.

Mais ce qui compte vraiment, ces investissements invisibles, se fait dans l’intimité du quotidien, quand on se retrouve à 21h, fatigués mais déterminés, à écouter les petites peurs de la journée.

Comme votre main sur son front, ces nuits à guetter les siestes, temps suspendu, silencieusement investi.

Les dividendes invisibles

On a souvent parlé économies, projets. Mais ce qui grandit, lentement, ce sont des stocks de patience qui s’accumulent, comme ces petites réponses aux mêmes questions (qu’on croit oubliées, mais qu’on retrouve, plus tard, dans leurs propres mots).

Cet investissement affectif, c’est chaque jour, manger à la même heure, assis, même si ce n’est que vingt minutes.

C’est cette petite règle immuable qu’on répète, patiemment, comme une mélodie.

C’est me souvenir, hier, après une journée de travail, comment vous avez transformé « Je n’y arrive pas » en une activité de cuisine.

Sans vraiment le réaliser, on construit, petit à petit, des bases de confiance, que les enfants porteront, bien plus tard.

Les défis, ces porteurs de croissance

Il y a ces moments, comme ça, où on doute. On a peur de ne pas assez bien faire. Je me demande parfois si je suis un bon père, mais ces moments… ils me rassurent.

Et on voit, dans les autres parents, ces mêmes inquiétudes. Comme les enfants aux besoins spéciaux, les difficultés scolaires, l’adoption.

Les craintes ? On les connaît, non ? Elles traversent, parfois, 2h du matin.

Mais cette solidarité familiale, ce n’est pas seulement un « nous » léger. C’est accepter que les tempêtes, les défis, les changements, sont des terrains fertiles, si on reste ensemble.

Ces moments de peur, de doute, sont aussi des gages, comme des investissements à long terme, où l’on puise, plus tard, cette force, là où l’on a bâti, ensemble.

L’art de la synchronisation

On tente de l’équilibre, entre télétravail, réunions et activités. Ces moments où l’on synchronise nos agendas, tout en se retrouvant, le soir, à table. C’est une petite musique, ça, qui s’apprend, vous ne trouvez pas ? On ne compte pas les heures, mais les regards.

Ce qui se joue, à la maison, c’est plus subtil encore. Ce sont des pas de côté, qui disent : « Ton travail, tes rêves, comptent aussi ».

C’est une trame, souple, un tissu d’incompréhensions, d’essais, et de ces ajustements qui nous portent, doucement, vers un « nous » plus solide.

L’héritage qui se construit, jour après jour

Quand, enfin, les bruits s’estompent, il y a ces instants où l’on voit la beauté, déjà.

On regarde, étonnés, comment ils grandissent, ces petits êtres qui portent, en eux, des traces des gestes répétés.

Je me suis demandé, souvent : qu’est-ce qui reste, au fond ? Qu’est-ce que nos enfants, une fois grands, vont retenir ?

Ce ne sont pas les grandes choses, mais les habitudes, les petites routines qui tissent des liens.

Ces règles de vie, comme pas d’écrans, ces moments de jeu, et ces conversations.

On investit, inconsciemment, dans un patrimoine intime, qui se construit, comme un arbre, lentement mais sûrement, dans la durée.

Quelle richesse, plus grande, finalement, que celle-là ?

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