
Il y a une forme de réconfort dans le silence des nuits. On est assis à la cuisine, vous avec votre tasse de thé froid oublié hier, moi avec cette liste de rendez-vous à ne pas manquer. Comment partager ensemble ce silence qui pèse tant…?
Les listes invisibles
Je me souviens de ce matin, le jour de la rentrée et du cartable oublié.
Nos larmes à l’enfant, vos murmures précipités, et ce miracle de retrouver les affaires à l’heure. Ce travail invisible de parent, qui s’exprime en silence, où la réussite se mesure dans tout ce qu’on ne réclame jamais.
Ces petits gestes qui parlent à notre place
Il y a une poésie discrète dans les passations, sans tambour. Quotidien, vous rentrez ce soir, la fatigue se lit dans vos yeux.
Alors, votre main sur mon épaule, un geste pour appuyer. On ne parle pas, mais on se comprend. Reposez-vous, un instant, je prends les choses à mon tour.
Le langage des conserves
Quand je vois ce placard au potager : les légumes arrimés par date de péremption, les enfants préférés.
Je me souviens, cette fois, vous alitée par la grippe, et ce que j’ai découvert en ouvrant le placard : j’ai trouvé tout ça si bien organisé, avec une patience incroyable. Les boîtes de lait, chocolat devant pour le plus jeune ; nature au fond pour le grand.
Le poids de l’inexprimé
Au parc, quand d’autres parents parlent des meilleures crèches, je vous entends, vous, silencieuse.
Les finances à jongler, les parents âgés – vos soupirs trahissent tant d’inquiétude. Et pourtant, vous naviguez tout cela de nuit, répartissant les ressources avec un cœur généreux.
La beauté profonde, dans l’ordinaire
Il y a tant de réconfort dans les paroles, les gestes du quotidien. La façon d’apprendre aux enfants à compter les pas d’un arrêt de bus à l’autre.
On rigole quand il reste du chocolat juste pour deux, et on fredonne ensemble cette mélodie si simple, composante chaque jour du foyer.
La fierté silencieuse
Parfois je me demande si nos enfants ne comprennent pas mieux que nous ce que nous leur donnons, dans ces silences…
La vie continue, ce n’est pas dans les grands gestes, mais dans ces moments, au milieu de la nuit, quand tout le monde dort, et que vous êtes là, à tenir le monde ensemble.
Les mains, médiatrices entre les générations, gardiennes de nos rêves. Notre avenir se trouve dans ces inst
