Imaginez un moment simple : votre enfant regarde le ciel et demande, « Pourquoi les avions ne volent pas comme les oiseaux ? » Une question anodine peut éveiller des milliers d’idées. Et c’est là que l’aventure commence ! Pas avec une réponse toute faite, mais avec une question qui ouvre la porte à l’inconnu, à l’imaginaire, à l’innovation. Et peut-être à quelque chose de plus grand.
L’art de bien questionner : moteur de l’innovation
Quand on parle d’innovation, on pense souvent à des idées brillantes, des technologies avancées ou des grandes découvertes. Mais derrière chaque avancée, il y a une question… et parfois, une seule.
Prenez SpaceX : Elon Musk n’a pas demandé « Comment améliorer légèrement les fusées ? » Non. Il a lancé : « Pourquoi ne pas réutiliser les fusées comme on réutilise les avions ? » Et cette question a changé toute une industrie. Celle d’Instagram est née d’une autre simple interrogation : « Que se passe-t-il quand tout le monde a une caméra, un écran et un accès internet dans sa poche ? »
Pour les innovateurs, les questions sont comme des boussoles. Elles ne montrent pas la route, mais elles révèlent la direction. Et parfois, une direction inattendue.
La question qui dérange, c’est celle qui transforme
Les meilleures questions sont celles qui bouleversent. Elles secouent nos habitudes. Elles regardent ce que l’on accepte comme allant de soi, et osent dire : « Et si ce n’était pas comme ça ? »
Hal Gregersen, du MIT Leadership Center, a étudié des centaines de dirigeants innovants. Et il a découvert qu’eux aussi partageaient une même force : la capacité à poser les bonnes questions. Des questions catalytiques, comme il les appelle – celles qui transforment le réel en une infinité de possibles.
Car ce n’est pas la réponse qui crée l’innovation. C’est la question. Car elle permet d’explorer ce que l’on ne voit pas encore. Et chez les enfants, ce talent est inné.
Cultiver la curiosité, pas la réponse toute faite
Ça m’a toujours fait sourire quand ma fille me lance une question sortie de nulle part, comme « Est-ce que les nuages ont faim ? » pendant une balade. Ces interrogations peuvent sembler saugrenues. Mais elles sont des étincelles. Ce qui compte, c’est de ne pas les éteindre.
Prenez le temps de répondre, oui. Mais parfois, mieux vaut poser une autre question en retour : « Et toi, qu’est-ce que tu penses ? », « Que se passerait-il si… ? », « Pourquoi crois-tu que… ? » Ces trois formulations – Pourquoi, Que se passerait-il si, Comment – sont des portes ouvertes vers la pensée créative.
Cette gymnastique mentale ne sert pas qu’à devenir un Einstein ou un Musk. Elle nourrit le plaisir de chercher, de chercher ensemble, de rêver à deux.
Une culture de la question à la maison
Et si la maison devenait un laboratoire de questions ? Imaginez des repas en famille où l’on raconte non pas sa journée, mais sa découverte. Une balade où, au lieu de montrer les arbres, on demande : « À quoi ressembleraient les arbres si les oiseaux en étaient les architectes ? »
Pourquoi ne pas essayer un mini-jeu en famille : le Tour des Questions Étonnantes ? Chacun à son tour lance une question à laquelle personne n’a pensé, ou presque. L’objectif n’est pas de répondre, mais de rêver, de chercher, de se surprendre. C’est là que naît la pensée libre.
Avec le temps, cette habitude nourrit quelque chose de précieux : l’esprit critique, le désir de comprendre, et une curiosité inépuisable. Des outils essentiels dans un monde qui ne cesse de changer.
Et vous, quelle question a changé votre perspective récemment ?
Apprendre à ne pas craindre l’inconnu
Beaucoup de parents ont peur de dire « Je ne sais pas ». Mais c’est là une force. Dire qu’on ne sait pas, c’est dire qu’on est prêt à apprendre. C’est entraîner l’enfant à être à l’aise avec l’inconnu. Et cette capacité est, peut-être, la clé de l’avenir.
Quand votre enfant pose une question à laquelle vous ne répondez pas, proposez-lui une aventure : trouvez ensemble, expérimentez, dessinez, imaginez. Ce n’est pas la réponse qui compte, mais le voyage qu’elle ouvre. Et ce voyage, c’est toujours cela de gagné.
En résumé : cultiver l’étonnement, nourrir la pensée
Rien de plus simple que de poser une bonne question. Rien de plus puissant non plus. Pour nos enfants comme pour nous, c’est une manière de rester vivants, curieux, prêts à créer demain.
Alors peut-être que la prochaine fois qu’un enfant demande « Pourquoi ? », la réponse ce ne sera pas un discours. Ce sera une autre question. Une invitation à rêver encore un peu plus loin.
Ces petits moments de curiosité partagée… voilà ce qui construit l’avenir.
Source : The Hidden Power Of Innovation Comes From Asking Better Questions, Forbes, 2025/09/09 13:00:00