Imaginez : vous travaillez dur, vous croyez en votre mission, mais chaque semaine apporte de nouveaux changements — de chef, de projets, de priorités. À un moment donné, vous vous dites que ce n’est plus une aventure, mais une impression de circuit court. Vous voyez ce que je veux dire ? C’est exactement ce que ressentait Shawn Shen, un jeune chercheur en intelligence artificielle chez Meta, avant de jeter l’éponge pour créer sa propre start-up. Pourquoi ? Parce que, selon lui, les réorganisations constantes devenaient… une perte de temps. Et si derrière cette décision se cachait une leçon de courage et de direction — pas seulement pour les adultes, mais aussi pour les enfants qui observent ?
Changer de trajectoire, est-ce toujours une erreur ?
À 28 ans, Shawn Shen avait un parcours impressionnant : doctorat à Cambridge, poste clé chez Meta, un géant de la tech. Pourtant, plutôt que de grimper les échelons en silence, il a choisi de tout quitter. Pas pour fuir, mais pour avancer. À plusieurs reprises, il a expliqué que les restructurations fréquentes chez Meta — changer de manager, de projet, voire de mission tous les quelques mois — le frustraient au point de sentir que son travail n’avait plus de sens.
Pour certains, ce genre de décision semble risquée, voire folle. Mais à bien y réfléchir, ne sommes-nous pas tous, un jour ou l’autre, confrontés à ce genre de choix ? Et surtout, comment faire comprendre à nos enfants que parfois, dire “je ne suis plus aligné avec cette direction” est non seulement légitime, mais peut aussi être un acte de courage ?
Cela rappelle un peu ces moments où, lors d’une balade en famille, le chemin prévu devient trop caillouteux. À ce moment-là, on peut soit s’acharner, soit choisir un autre sentier qui promet de nouvelles découvertes. Shawn a choisi le deuxième.
Qu’est-ce que les réorganisations font vraiment aux gens ?
Bien sûr, dans le monde professionnel, les changements sont inévitables. Mais quand ils deviennent la norme, ils peuvent devenir toxiques. Des recherches montrent que les réorganisations fréquentes peuvent saper notre sentiment de sécurité au travail et augmenter l’anxiété, la pression et le désir de partir. Et ce n’est pas qu’une question de chiffres — c’est une question de respect, d’autonomie, de croissance.
Pour un enfant, cette idée peut sembler abstraite, mais combien de fois a-t-il changé d’enseignant ou de règle sans comprendre pourquoi ? Ce mal-être face aux changements constants lui apprendtra peut-être, plus tard, l’importance de trouver son propre chemin. Et si on commençait dès maintenant à lui poser cette question simple : “Quand quelque chose ne te plaît plus, comment préfères-tu l’exprimer ?”
Pourquoi quitter un grand nom pour créer sa propre réalité ?
Shen n’a pas seulement quitté Meta — il a rassemblé d’anciens collègues, comme Chi-Hao Wu, pour lancer Memoires.ai, une start-up qui veut faire en sorte que l’IA puisse \ »voir et se souvenir\ » comme les humains. Un pari ambitieux, avec des paquets salariaux jusqu’à 2 millions de dollars pour attirer les talents. Comme il le dit : “L’équité, c’est là où tu peux espérer un retour de cent, voire de mille fois supérieur.”
Ça parle aux grandes personnes, mais on peut transposer à l’échelle d’un enfant : quand on se sent valorisé, quand on construit avec ses propres mains plutôt que suivre des plans tous faits, on s’implique davantage. C’est peut-être ce que vit un enfant en montant un château de cubes librement, plutôt qu’en suivant un modèle. L’un nourrit l’envie de créer, l’autre l’habitude d’appliquer.
Pourquoi ne pas tester, un dimanche matin, de lui proposer de “refaire” la journée comme il l’imaginait ? Vous verrez, ça peut renforcer sa confiance en douceur.
Qu’est-ce que cela nous apprend sur l’éducation de demain ?
L’exemple de Shen interroge : dans un monde transformé par l’IA, quel environnement offrir à nos enfants ? Un cadre stable mais figé, ou un espace où l’initiative et la créativité sont célébrées ?
Préparer les enfants à l’avenir, ce n’est pas seulement une question de compétences techniques. C’est aussi une question d’attitude. Et si, même à l’école, ils apprenaient à identifier leurs limites et proposer des alternatives ? Certains parents ouvrent déjà ces espaces — comme dans une start-up ou une soirée pyjama improvisée sous la tente du salon.
Et si on encourageait nos enfants à poser ces questions : “Suis-je là où j’ai envie d’être ?” ou “Si je créais mon projet idéal, ce serait quoi ?” Avec amour, ces réflexions deviennent les graines de demain.
Et alors, qu’en retient-on ?
Quitter un lieu confortable pour créer quelque chose de nouveau, ce n’est pas de la folie. C’est de l’audace. Cette audace commence par un questionnement intérieur — un peu comme quand un enfant regarde son assiette et demande : “Pourquoi c’est toujours pareil ?”
Shen a choisi de changer de trajectoire non par insatisfaction, mais par désir de faire autre chose. Avec cette décision, il enseigne une précieuse leçon : accepter qu’une situation ne fonctionne plus, c’est parfois le commencement de quelque chose de plus aligné avec soi. C’est un peu comme voir pousser une graine qu’on a plantée ensemble.
Demain, en voyant un grand partir à l’aventure, votre enfant sourira peut-être… et vous demandera ce qu’il pourrait créer, lui aussi. Et là, c’est parti pour une nouvelle histoire — sans réorganisations, mais avec beaucoup plus de sens.
Source : ‘Waste of time’: Founder-CEO of AI startup reveals why he quit Meta frustrated, Indian Express, 2025/09/07 07:41:47