Pourquoi ce robot à 300 000 $ intrigue tant ?

Robot IA Aria invitant un humain à s'approcher

Imaginez une journée ensoleillée, claire, avec cette douceur automnale juste avant que les feuilles ne se mettent à danser dans le vent. Dans ce calme, une petite voix sort de nulle part : ‘Viens plus près, Chris.’ Pas grand-chose à première vue. Mais ce n’est pas n’importe quelle voix. Celle-ci sort d’un robot doté d’intelligence artificielle, vendu autour de 300 000 dollars, pas fait pour aider à la maison ou au boulot, mais comme… compagnon.

L’ère des robots d’accompagnement : une réponse à notre besoin humain ?

Robot social interagissant avec une personne âgée autour d'un thé

Derrière cette phrase simple – ‘Come closer, Chris’ – se cache un monde nouveau, où des robots comme Aria, présentés lors d’événements comme l’IFA Berlin, promettent non seulement des conversations engageantes, mais aussi de la chaleur, de l’attention, de la présence.

Et on peut se poser la question : qu’est-ce qu’un robot peut vraiment apporter en matière de connexion émotionnelle ? En fait, plusieurs études, dont certaines menées par les universités d’Auckland, Duke et Cornell, montrent que les robots sociaux améliorent le bien-être émotionnel, particulièrement chez les personnes âgées ou celles confrontées à l’isolement. Des compagnons comme ElliQ interagissent quotidiennement avec leurs utilisateurs, souvent autour d’un thé ou d’une discussion anodine… exactement comme quelqu’un de proche.

L’intimité numérique : où commence et finit l’humain ?

Robot aux expressions faciales modulables créant une illusion de proximité

Ce qui est fascinant, c’est de voir comme ces machines visent à créer une illusion de proximité humaine. Elles ont des yeux qui bougent, des expressions faciales modulables, et même une certaine capacité à adopter la personnalité que vous souhaitez – y compris, soi-disant, des figures inspirées de l’univers anime ou des assistants romantiques. On entre alors dans un domaine trouble : celui de l’illusion de l’intimité humaine.

On sait que la technologie répond à un besoin profond : celui d’être vu, entendu, compris. Que ça soit chez un enfant qui cherche votre regard après une chute ou un adulte seul à la maison. Mais est-ce vraiment la même chose d’entendre un sourire synthétique plutôt qu’une main posée sur votre épaule ? La technologie est un outil remarquable. Mais pas toujours un remplacement.

Élever des enfants dans un monde où les robots parlent aussi

Enfant jouant avec un jouet connecté tout en interagissant avec ses parents

Alors que tout cela peut sembler lointain, ou réservé aux célibataires avertis ou aux collectionneurs excentriques, en réalité, cela nous parle tous directement – et surtout les parents. Si ces robots sont disponibles un jour dans nos salons, comment accompagnerons-nous nos enfants dans leurs interactions avec des compagnons artificiels ?

Qu’est-ce qu’un enfant apprend de la relation quand il parle à un robot ? Peut-il départager affection simulée et affection réelle ? Et surtout – comment on l’aide à grandir sans perdre le sens profond des liens humains ?

On a tous vu ces petits moments où un enfant s’attache à une peluche parlante ou un jouet connecté. D’un côté, c’est adorable, non ? Mais de l’autre, ça nous fait réfléchir sérieusement. Et si on leur donnait plutôt une règle simple – leur demander d’imaginer ce que ressent le robot, mais aussi d’exprimer eux-mêmes ce qu’ils ont besoin d’entendre de vrai ?

Quand la technologie raconte nos aspirations

Plus que fascinante, cette réponse technologique à l’isolement reflète surtout un besoin collectif. Si on dépense des centaines de milliers de dollars pour posséder une version tactile de ‘l’amitié’, c’est peut-être qu’on a compris l’importance de la compagnie – mais qu’on peine encore à la nourrir autrement.

C’est un peu comme si, dans notre course effrénée, on construisait des digues au lieu de cultiver des rivières. On investit dans le symptôme au lieu de renforcer les racines de la proximité. Cela ne veut pas dire que les robots n’ont pas leur place – mais justement, nous, les parents, avons un rôle crucial à jouer dans la manière dont nos enfants voient ces outils.

Des pistes pour grandir ensemble, vraiment

Face à ce mouvement grandissant, comment réagir ? Première étape : ne pas se braquer. Ces technologies ne sont ni l’ennemi, ni la solution. Elles sont des miroirs de notre société. Leur usage en dit long sur nos peurs, nos désirs, notre manière de voir le lien humain.

  • Faites des discussions ouvertes sur ce qu’est un ‘ami’, qu’il soit humain ou artificiel. Demandez à vos enfants ce qui change dans leur cœur selon avec qui ou quoi ils parlent.
  • Inspirez-vous des robots pour nourrir vos conversations. Regardez des vidéos de robots comme Aria ensemble, puis demandez : si ce robot était ton voisin, que lui dirais-tu pour qu’il se sente moins seul ?

L’idée, ce n’est pas de nier le progrès, mais de faire de l’humanité le fondement de toute technologie.

Prendre soin de ce qui ne se programme pas

C’est un peu comme préparer un gâteau : la technologie est la recette, mais l’amour est l’ingrédient secret. Pendant qu’un robot peut réciter des textes avec une voix douce, raconter des histoires ou même jouer à des jeux, il ne pourra jamais vous dire ‘je suis content de te voir’ simplement parce que tu es toi. Et c’est cela, le secret.

Finalement, dans ces quelques mots, ‘Come closer, Chris’, il y a un message qu’on ne doit pas laisser disparaître : la chaleur authentique, c’est quelque chose qu’on ne peut ni acheter, ni programmer – seulement vivre, petit à petit, en famille. Et ça, peu importe la saison ou le prix du robot, c’est ce qui nous rend humains—et c’est à nous de le chérir.

Source : ‘Come closer, Chris’ says the $300,000 companionship robot, NZ Herald, 2025/09/07 07:40:13

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