C’est l’histoire d’un PDG qui crée le chatbot le plus célèbre de la planète, puis s’étonne que la planète se remplisse… de robots. Sam Altman vient d’admettre sur X : « Je ne prenais pas la \ »dead internet theory\ » au sérieux, mais il y a vraiment beaucoup de comptes Twitter pilotés par des LLM. » En clair : l’Internet pourrait déjà être peuplé à plus de 50 % de bots qui parlent entre eux. Vous voyez le tableau ? Pour nous parents, c’est le signal qu’il est temps de renforcer le côté humain de nos petits explorateurs. Et si on apprenait à nos enfants à naviguer ce nouveau monde ensemble ?
Pourquoi une toile de bots nous concerne autant que les devoirs de français ?
Selon l’étude Imperva 2023, près de 49,6 % du trafic mondial vient de machines. Sur Twitter, seulement 5 % des comptes sont officiellement des robots, mais ils génèrent jusqu’à 29 % des tweets. Résultat : des conversations qui loop, des rumeurs amplifiées, et des vrais ados qui se sentent seuls dans le bruit. Mon rôle de parent ? Apporter des bouées de curiosité pour que ma puce apprenne à nager dans ce flux plutôt qu’à se noyer dedans. On a même testé ensemble hier en rentrant de l’école : trois minutes de discussion, et déjà elle repérait les comptes suspects !
Petit test express à faire en rentrant de l’école :
1. Ouvrez un sujet « tendance » ensemble.
2. Comptez dix tweets : combien ont un pseudo à série de chiffres, une bio vide ou une photo d’avatar ultra-lisse ?
3. Demandez : « C’est quoi, l’indice que c’est un humain derrière ? »
Mission accomplie quand l’enfant répond : « Une vraie faute d’orthographe ! » (sourire garanti).
Moins de « j’aime », plus de pourquoi : trois habitudes pour garder l’esprit vivant ?
Alors, comment contrer cela au quotidien ? L’algorithme adore les réactions vites, les réponses rageuses, les émojis en série. Pour contrer la machine, jouons la carte du doute fertile :
- 1. L’entracte questionneur : après chaque vidéo YouTube Kids, on suspend l’écran et on lance « À ton avis, pourquoi elle a filmé ça ? » Cinq minutes de réflex valent dix fois un like automatique.
- 2. Le carnet à idées : cahier ou appli, peu importe. On note les sujets qui étonnent. Objectif : y revenir le lendemain pour vérifier une source autre que l’algorithme (encyclopédie, BD, bibliothèque).
- 3. Le « fact-checking » en famille : on choisit une rumeur du jour (ex. « Le Mars est rouge à cause d’un feu d’artifice géant »). Chacun cherche une preuve. Gagnant choisit le goûter (ici, des crêpes maison, c’est saison).
Au début ça râle ; après une semaine, l’enfant réclame son « instant vérité », fier de déjouer les bots. Et chez vous, comment équilibrez-vous écran et réel ?
Numérique & nature : le combo qui rend l’enfant « bot-proof » ?
Les robots ne sentent pas le sable, ne ramassent pas les glands, ne regardent pas les nuages. Alors on double la dose de capteurs humains : après une session écran (20-30 min max), on file dehors avec une mission d’observation : « Trouve trois preuves que l’automne arrive. » La couleur d’un érable, la fraîcheur du vent, l’appel d’un oiseau : autant de données biologiques qu’aucun LLM ne peut générer à sa place.
Astuce bonus : on transforme la collection en récit digital. Par ex., elle colle ses feuilles dans un carnet, on scanne la page, on la publie sur un petit blog privé en ajoutant un texte tapé par ses mains. Résultat : l’enfant voit que le web peut rester une vitrine d’expériences réelles, pas seulement un bric-à-brac de copies collées.
Refaire le plein de confiance face aux IA grognonnes ?
Entendre Altman — celui qui a libéré le génie — dire « j’ai peut-être lâché trop de génies », ça fait froid dans le dos. Mais c’est aussi la preuve que nul ne maîtrise tout. Parfait pour montrer à nos rejetons qu’apprendre, c’est accepter de se rater, de recadrer, de recommencer. Quand une réponse ChatGPT semble étrange, on la soumet à la méthode 3V :
- Vérifier : une autre source le confirme-t-elle ?
- Variante : existe-t-il un angle opposé ?
- Valeur : est-ce que ça nous aide à vivre mieux ensemble ?
Notre fille voit ainsi que l’humain garde la clé du récit, même quand le coffre est blindé d’algorithmes. Et moi, parent, je repars du travail avec cette certitude : les données, c’est comme le vent ce matin — limpide quand on sait où tendre son cerf-volant.
Et maintenant ? Check-list éclair pour un week-end « terre-et-réseaux »
☐ Samedi matin : Marché local, on demande au fromager « Qu’est-ce qui a changé cette semaine ? »
☐ Après-midi : 30 min de jeu vidéo éducatif (Minecraft en mode paix, calcul de redstone).
☐ Soir : Chacun note une rumeur entendue en cours de récré.
☐ Dimanche : Vérification collective en bibliothèque + tri des vrais/faux.
☐ Boucle émotion : on remercie la chance d’avoir des neurones, des papilles… et des bugs à corriger ensemble.
Sam Altman nous met en garde ; nous, on répond par des enfants curieux, des doutes salutaires, des rires en famille quand une fake news s’écroule. Car au final, la « dead internet theory » ne sera vraie que si nous laissons la part de rêve, d’extérieur et d’amitié s’éteindre. Allumez les barbecues, sortez les cartables, et faites vivre la toile : elle n’est jamais aussi vivante que quand nos cœurs d’humains la commentent.
Envie d’autres idées maison ? Gardez le sourire, prenez une grande inspiration d’air frais, et rappelez-vous : nous sommes tous dans le même bateau… mais les rames sont encore entre nos mains.
Source : Sam Altman Says He’s Suddenly Worried Dead Internet Theory Is Coming True, Futurism, 2025/09/05