
Et si la promesse de sécurité à l’école cachait une réalité bien plus inquiétante ? Les rapports récents de l’ACLU et d’autres chercheurs révèlent que les systèmes de surveillance scolaire, censés protéger, peuvent au contraire semer la peur, la discrimination et l’angoisse.
Derrière les caméras et logiciels, ce sont les espaces intimes de nos enfants qui sont en jeu : leurs pensées, leurs échanges, leur droit d’apprendre et de grandir librement. Mais alors, chers parents, quelle piste emprunter quand sécurité et liberté scolaire s’affrontent ? Pas évident, hein ? Voyons voir…
Surveillance scolaire : une vraie protection ?

Les entreprises d’EdTech vendent leurs systèmes de surveillance comme des remparts contre les dangers. Mais selon un rapport de l’ACLU, ces outils n’apportent pas la protection annoncée : 26 % des élèves interrogés craignent ce que leurs écoles et les entreprises partenaires font des données collectées (source). Et pire encore, ces technologies peuvent accroître la discrimination et miner la relation de confiance entre élèves et enseignants. C’est un peu comme si on promettait à un enfant une cabane magique dans le jardin, mais qu’on y installait des micros et des caméras — le lieu perd immédiatement son charme de refuge.
Des chercheurs rappellent aussi que les élèves ont un droit à l’intimité intellectuelle et à l’intimité spatiale, indispensables pour développer leurs idées et leur confiance (source). Quand la surveillance devient omniprésente, ces droits sont fragilisés. Est-ce vraiment cela, l’environnement propice à l’apprentissage ?
La surveillance école nuit-elle à la confiance ?

Un enfant qui sait qu’il est constamment observé hésite à poser des questions, à se tromper, à explorer. La confiance, pilier de l’apprentissage, est-elle compatible avec une surveillance constante ? Imaginez un terrain de jeu où chaque rire est enregistré, chaque chute notée : l’envie d’y retourner s’éteint vite. En matière d’apprentissage, c’est pareil. La surveillance excessive supprime l’espace nécessaire à l’expérimentation, pourtant essentielle.
Un texte de l’Electronic Frontier Foundation décrit comment la surveillance peut aller jusqu’à suivre les moindres frappes au clavier ou conversations privées (source). Résultat : les jeunes finissent par intérioriser la peur. Or, un climat de peur ne nourrit pas la curiosité ; il l’étouffe.
L’autre soir, ma fille a inventé un jeu où son doudou « surveillait » ses nounours, en notant s’ils étaient sages ou pas. C’était drôle et touchant, mais ça m’a frappé : même dans ses jeux, cette notion de contrôle surgit. Et si nos enfants, à force de baigner dans ces logiques, finissaient par trouver normal d’être observés à chaque instant ?
Comment réinventer la sécurité scolaire avec équilibre ?

Ce mirage nous guette tous : croire que plus de caméras équivaut à plus de sécurité. En réalité, ces solutions fragilisent l’équilibre précieux entre protection et autonomie. Mais comme le rappelle une analyse juridique, la vraie protection passe aussi par le respect des droits fondamentaux : sans vie privée, pas de liberté d’expression, et sans liberté d’expression, pas de créativité.
Une piste proposée par certains experts : exiger des preuves tangibles que ces technologies améliorent réellement la sécurité, avant de les imposer aux élèves. Cela paraît évident, mais souvent oublié. Pourquoi ne pas imaginer des alternatives plus humaines ? Des espaces de dialogue, des équipes éducatives formées à la médiation, des projets qui renforcent l’appartenance et la solidarité. Comme quand on monte une tente en famille : ce n’est pas le tissu qui fait la solidité, mais le fait de la monter ensemble.
Parents : protéger sans surveiller, est-ce possible ?

Alors, que pouvons-nous faire en tant que parents ? D’abord, éveiller nos enfants à leurs droits, sans dramatiser, mais en leur expliquant que leurs pensées et leurs paroles sont précieuses. Ensuite, instaurer chez nous des moments sans surveillance ni écran. Dialoguer pour trouver un équilibre respectueux. Par exemple, un simple jeu d’improvisation autour d’un bol de bibimbap où chacun invente une histoire. Ces moments montrent à nos enfants qu’ils peuvent s’exprimer librement, sans peur d’être jugés ou observés.
Nous pouvons aussi poser des questions constructives aux écoles : quelles données sont collectées ? Qui y a accès ? Combien de temps sont-elles gardées ? Ces discussions, même délicates, montrent à nos enfants que leur dignité mérite d’être défendue. Et surtout, elles renforcent l’idée que la sécurité ne doit jamais coûter la liberté.
Quel monde scolaire voulons-nous pour nos enfants ?
En fin de compte, la question de la surveillance scolaire n’est pas qu’un débat technique. C’est une réflexion sur le type de monde que nous voulons offrir à nos enfants. Un monde où l’équilibre entre sécurité et liberté scolaire est préservé. Un monde où ils grandissent sous un regard constant, ou un monde où la confiance prime et où l’on croit en leur capacité à faire de bons choix.
La rentrée d’août porte souvent une énergie nouvelle, un élan plein de lumière et d’espoir. C’est l’occasion rêvée de rappeler à nos enfants que leur voix a de la valeur. Leur curiosité est une force. Et notre rôle, comme parents, n’est pas de les enfermer sous des caméras invisibles, mais de leur ouvrir des horizons. Voilà le vrai défi : protéger sans étouffer, guider sans contrôler, aimer sans conditions.
Source: School surveillance overreach: A threat to privacy, free speech and student well-being, Naturalnews, 2025-08-20 06:00:00
